lecture : CODHOS, Congrès du monde ouvrier, France, 1870-1940. Guide des sources

CODHOS, Congrès du monde ouvrier – France, 1870-1940. Guide des sources, Paris, CODHOS éditions, 2002, 169 p. Le CODHOS (Collectif des Centres de Documentation en Histoire Ouvrière et Sociale), qui regroupe plusieurs services d’archives, bibliothèques et centres de recherche conservant des sources utiles pour l’histoire sociale, a présenté [1] et publié sa première réalisation collective : l’inventaire des congrès du monde ouvrier. Après une brève présentation du et des projet(s) du CODHOS, ce guide des sources est structuré en deux grandes parties : une brève présentation pratique de chaque institution patrimoniale , puis, congrès par congrès, de 1870 à 1940, la recension des documents imprimés disponibles pour chacun de ceux-ci. Ces congrès sont répartis en quatre grandes catégories : les premiers « congrès ouvriers et socialistes » [2], les congrès syndicaux [3], ceux des « partis ouvriers » [4] puis ceux des mouvements coopératifs, mutualistes et associatifs [5]. Continue reading ‘lecture : CODHOS, Congrès du monde ouvrier, France, 1870-1940. Guide des sources’

lecture: Anne-Marie Sohn, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960

Anne-Marie SOHN, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960, Paris, Hachette Littérature, 2001, 430 p. (La vie quotidenne) Rendre compte du livre d’Anne-Marie Sohn relève de la gageure : c’est l’époque de ma propre jeunesse qu’elle met en scène, même si, en fin d’ouvrage, elle signale le fossé qui s’est creusé et que j’avais perçu à l’époque, entre la génération du baby boom qu’elle examine et celle des enfants de la guerre, nés entre 1937 et 1945. Pourtant, les plus jeunes d’entre eux ont eu 20 ans en 1965, sont à la fois dedans et dehors. Cette histoire d’en bas, de la vie quotidienne est passionnante, même si elle ne donne qu’une image partielle en ce sens qu’en est exclue l’«unité de génération», pour parler comme Karl Mannheim, certes la mieux connue, notamment au GERME, celle des étudiants et lycéens en mouvement. Continue reading ‘lecture: Anne-Marie Sohn, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960’

lecture: trois livres sur l’Algérie. Mohamed Harbi, Une vie debout; Houari Mouffok, Parcours d’un étudiant algérien, de l’UGEMA à l’UNEA; Jean Sprecher, A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962.

HARBI, Mohamed dans Une vie debout (mémoires politiques, tome I : 1945-1962), La découverte, 2001, MOUFFOK Houari  Parcours d’un étudiant Algérien, de l’UGEMA à l’UNEA, Bouchene, 1999. SPRECHER, Jean A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962. Bouchene, 2000.

En quelques semaines, plusieurs ouvrages viennent enrichir notre connaissance sur la période de la guerre d’Algérie. Mohamed HARBI, dans Une vie debout (mémoires politiques, tome I : 1945-1962), La découverte, 2001, publie ainsi une première partie de ses mémoires. Appliquant à son témoignage la méthode du chercheur renommé qu’il est, cela donne un ouvrage reompant avec l’héroïsation habituelle de l’autobiographie. Continue reading ‘lecture: trois livres sur l’Algérie. Mohamed Harbi, Une vie debout; Houari Mouffok, Parcours d’un étudiant algérien, de l’UGEMA à l’UNEA; Jean Sprecher, A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962.’

biographie: François Borella

BORELLA François, Charles, Joseph, André. Né le 16 février 1932 à Nancy (Meurthe et Moselle) ; marié le 27 août 1957 avec Marie-Claire de Thomassin de Montbel ; cinq enfants ; dirigeant local (1954-1955) puis national (1955-1956) de l’UNEF ; membre du PSU depuis 1960, de sa Direction Politique Nationale de 1969 à 1974, membre du Comité Directeur du PS de 1974 à 1979 ; Professeur de droit ; conseiller municipal de Nancy de 1983 à 2002, conseiller régional de Lorraine de 1986 à 1998; Continue reading ‘biographie: François Borella’

Les comités d’action lycéens

barricades CAL

Premier numéro du journal des CAL, mai et juin 1968

Des lycéens en mouvement au(x) mouvement(s) lycéens : de la dépendance à l’autonomie.

D’abord, il conviendra de définir l’objet « mouvement lycéen », sans tomber dans le piège de l’anachronisme. Le lycéen du dernier tiers du XX° siècle n’est pas celui de la troisième république, et ne peut être assimilé avec l’élève de lycée du XIX°,  facilement intégré (comme l’étudiant) dans la “ jeunesse des écoles ”. Il y a t’il – selon qu’on dégage une continuité ou non – un seul objet, ou plusieurs, selon les périodes ? il faut en tout état de cause examiner sous toutes ses coutures l’élève de l’enseignement secondaire, ce que le colloque « Lycées et Lyéens en France » a commencé à faire.

Des lycéens en action, et parfois nombreux, il y en a eu, et ce dès le XIX° siècle. Mais un mouvement lycéen ? Dès qu’il s’agit de nommer non les individus mais la collectivité, c’est le vocable étudiant qui est d’abord utilisé, comme s’il s’agissait du seul légitime. Ainsi, par exemple, la « manifestation étudiante » du 11 novembre 1940 à l’Etoile est à 80-90% composée de lycéens[2], et chaque année, l’association « Mémoire des Etudiants Résistants » en célèbre l’anniversaire devant le monument des six lycéens fusillés du lycée Buffon.  Pendant la guerre d’Algérie, des actions (et affrontements) ont lieu dans les lycées, mais c’est de l’UNEF et des étudiants qu’il est fait état en tant que groupe social, tant dans l’histoire “ mythique ” véhiculée par les organisations, que dans la recherche scientifique elle-même[3].

De grandes mobilisations d’élèves de l’enseignement secondaire vont ponctuer ce dernier tiers du siècle en deux grandes vagues, celle des “ années 1968 ” et celle postérieure au mouvement “ Devaquet ”. Continue reading ‘Les comités d’action lycéens’

lecture : Yohanna Talopp, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom

Yohanna TALOPP, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom,  Maîtrise, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, 2002, 122 p. (sous la dir. de M. Charlot). L’ambition principale de cette étude, réalisée à l’Université d’Oxford Brookes grâce à l’échange ERASMUS, est d’analyser la représentation étudiante au Royaume-Uni. Yohanna Talopp observe l’organisation et les activités de l’Oxford Brookes Student Union (OBSU), qu’elle décrit comme un ‘syndicat étudiant moderne et actif’. Ensuite, elle situe ce cas local dans le cadre national en analysant le rôle et la trajectoire du National Union of Students (NUS). Continue reading ‘lecture : Yohanna Talopp, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom’

lecture: Jean-Michel Barreau, Vichy, contre l’école de la République

Jean-Michel BARREAU, Vichy, contre l’école de la République, Paris, Flammarion, 2001. Par-delà son sujet, voilà un livre qui nous rappelle utilement que les questions d’éducation sont avant tout des questions idéologiques et politiques. Que le régime de Vichy se soit attaqué à l’école républicaine, qu’il ait révoqué une partie de ses maîtres et interdit d’enseignement les juifs, qu’il ait appuyé sur la classe sa propagande et mis à l’index nombre de manuels scolaires, tout cela nous est bien connu au moins depuis les années soixante-dix. L’originalité du livre de Jean-Michel Barreau est ailleurs. Continue reading ‘lecture: Jean-Michel Barreau, Vichy, contre l’école de la République’

Les lycées de Paris et de la région parisienne de 1938 à 1947

 INTRODUCTION[1]

De 1938 à 1947, les lycées de Paris et de la région parisienne, à l’image de la société française dans son ensemble, subissent les répercussions des tensions internationales, de la guerre, de l’occupation allemande et du régime de Vichy. Pourtant, même aux heures les plus sombres des années 1940 à 1944, ces établissements d’enseignement secondaire continuent à fonctionner, à assurer les cours, à préparer leurs élèves aux baccalauréats et aux concours d’entrée aux Grandes Écoles. Mais cette apparente normalité est partiellement trompeuse. Cette thèse se propose d’étudier la vie des lycées parisiens[2] confrontés à une situation de crise et d’analyser cette situation de crise vue de l’intérieur même des établissements. Il s’agit de montrer aussi bien l’impact des dix années 1938-1947 sur ces institutions scolaires que leurs capacités de réaction, d’adaptation, de gestion des bouleversements engendrés par la guerre et par l’occupation allemande. Les lycées seront appréhendés à la fois dans leur existence matérielle, en tant qu’institution d’Etat, et comme collectivités d’individus, fonctionnaires et élèves, soumis aux contraintes de la période. Continue reading ‘Les lycées de Paris et de la région parisienne de 1938 à 1947’

Mise en place et fonctionnement des conseils de la vie lycéenne

Note de présentation [1]

Répondant au désir de reconnaissance exprimé par les lycéens à l’occasion de la consultation nationale “ Quels savoirs enseigner au lycée ? ”, les conseils des délégués pour la vie lycéenne (CVL) ont été mis en place, de façon expérimentale, en octobre 1998. Moins de deux ans plus tard, leur existence est officialisée par la modification du décret relatif aux EPLE (décret n°2000-620 du 5 juillet 2000 modifiant le n°85-924 du 30 août 1985). Une circulaire (n°2000 du 11 juillet 2000) vient préciser la composition et les attributions de cette nouvelle instance et les modalités d’organisation des élections. L’objectif des conseils est ainsi précisé : « impulser une dynamique de dialogue nouvelle dans les établissements et de favoriser une meilleure prise en compte des questions touchant à la vie et au travail scolaire dans les lycées« . Continue reading ‘Mise en place et fonctionnement des conseils de la vie lycéenne’

lecture : Marc Milet, La faculté de droit de Paris face à la vie politique, de l’affaire Scelle à l’affaire Jèze, 1925-1936,

MILET Marc : La faculté de droit de paris face à la vie politique, de l’affaire Scelle à l’affaire Jèze, 1925-1936, LGDJ, 1996, 232 p. C’est avec retard que nous rendons compte de ce livre, tiré d’un DEA  de science politique sous la direction de Hugues Portelli, paru en 1996, et c’est dommage car il apporte un éclairage intéressant sur le mouvement étudiant des années trente.

Affaire Scelle, affaire Jèze, deux affaires politico-universitaires qui à dix ans de distance firent la Une des journaux, avec au premier plan l’activisme des étudiants d’extrême droite en position quasi-hégémonique à la Faculté. Deux affaires assez similaires : à chaque fois un professeur de droit, relativement marginal parmi ses pairs du fait de ses opinions plus ou moins marquées à gauche, suscite de violents chahuts politiques de la part des étudiants et doit renoncer à faire ses cours ; il est secondaire que la première ait été déclenchée par les conditions de la nomination de Georges Scelle, tandis que la seconde avait pour objet (prétexte ?) les activités extra-universitaires de Gaston Jèze, conseiller juridique de l’Ethiopie en proie alors à l’agression mussolinienne. Continue reading ‘lecture : Marc Milet, La faculté de droit de Paris face à la vie politique, de l’affaire Scelle à l’affaire Jèze, 1925-1936,’