Retour sur la Maison des étudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest (MEEAO)

Plaque officielle MEEAOLe 2 octobre dernier a été dévoilée la plaque rappelant qu’aux 69/71 boulevard Poniatowski ont été accueillis pendant plusieurs décennies des députés puis des étudiants africains et leur organisation, la FEANF. Ainsi, l’ancienne Maison des Etudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest (MEEAO) a été réhabilitée et transformée en logements sociaux familiaux. Le Germe invité à cette inauguration, Alain Monchablon et Robi Morder le représentaient[1]. Nous devons souligner le rôle des associations, notamment de la section du 12ème de la Ligue des droits de l’homme qui ont agi auprès des institutions (Mairie du 12ème, Ville de Paris, « Toit et joie » gestionnaire HLM) pour que l’histoire de cet immeuble soit inscrite dans le présent comme un lieu de mémoire non muséifié. Qu’elles en soient remerciées.

La Maison des Etudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest, également appelée MEEAO ou « Ponia » du nom du boulevard Poniatowski, a plus d’un demi siècle d’histoire[2].

L’immeuble est acquis en 1950 par l’Afrique Occidentale Française pour y loger les députés de l’AOF (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal), qui siégeaient alors à l’Assemblée Nationale (Léopold Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Hubert Maga y ont séjourné). L’immeuble fut dévolu au logement des étudiants au moment des indépendances à la dissolution de l’AOF en 1959, l’immeuble étant rétrocédé aux 7 Etats africains devenus indépendants. Elle devient dès lors la MEEAO (Maison des étudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest. Continue reading ‘Retour sur la Maison des étudiants des Etats d’Afrique de l’Ouest (MEEAO)’

La feuille de la Cité des mémoires étudiantes: c’est la rentrée

la feuille de la cite rentrée 2015 20167e journées « Archives et mémoires étudiantes », Exposition internationale, l’on célèbrera comme il se doit le 70° anniversaire du congrès mondial des étudiants (17 novembre 1945) de Prague et ce aux Archives nationales puis aux Archives diplomatiques; le programme des quatre premiers séminaires Germe-Cité-Centre d’histoire de sciences-po, l’annonce du 7 novembre, les dernières publications dans la collection Germe, des nouvelles sur le front des archives, le fonds de dotation, etc…

A lire, faire connaître... sans oublier de souscrire.

lecture: Charles Soulie et Christophe Charle, La dérégulation universitaire

deregulation universitaireChristophe Charle et Charles Soulié, La dérégulation universitaire, la construction « étatisée » des marchés universitaires dans le monde, Paris, Syllepse, 2015.

Nous connaissons bien les deux auteurs, qui ont à plusieurs reprises participé, voire animé, des séances de colloques ou séminaires, écrit dans les Cahiers du Germe, dont le dernier ouvrage vient de paraître aux Editions Syllepse, qui accueillent notre collection Germe. Avec son autorisation, nous publions la note rédigée par Didier Epstztajn sur son blog de grand lecteur, « entre les lignes, entre les mots ».

L’inanité des solutions de marché et de l’organisation selon le modèle de l’entreprise. Didier Epsztajn.

Trop souvent des analyses de phénomènes sociaux sont limitées au cadre national. Hors les processus de dérégulation et de « marchandisation » ne sont compréhensibles qu’en prenant en compte leurs impulsions par les organismes internationaux. Il convient donc de souligner les politiques parallèles ou divergentes, les décalages de temporalité, expliquer comment se déclinent, en fonction des histoires et des constructions institutionnelles, les mises en œuvre des contre-réformes néolibérales. Continue reading ‘lecture: Charles Soulie et Christophe Charle, La dérégulation universitaire’

Vient de paraître : Autonomie en mouvements : revendications syndicales et mobilisations étudiantes

COUVERTURE AUTONOMIEDisponible auprès du Germe ou de la Cité des mémoires étudiantes (25 €). Le dernier livre de la collection Germe est coordonné par Aurélien Casta et Emmanuel Porte. Pour le commander, télécharger la fiche de présentation. Après avoir été présente le 24 juin 2015 à l’occasion des 20 ans du Germe à la Maison des initiatives étudiantes (Labo 13), une nouvelle DATE A RETENIR POUR UNE PRESENTATION AVEC LES AUTEURS le 23 septembre 2015 à Nanterre de 17 h 30 à 19 h 30 (voir agenda)

SOMMAIRE : Avant propos (J-P. Legois, A. Monchablon, R. Morder, GERME). Présentation, de l’autonomie dans le mouvement étudiant aux mouvements de l’autonomie (A. Casta, E. Porte). I/ L’autonomie comme revendication. « L’autonomie » : octroyée, conquise, mise en cause (R. Morder). La MNEF ou l’autonomie à la dérive. (C. Argibay). Retour sur le premier projet d’allocation d’études de l’UNEF, 1945-1950. (A. Casta). II/ L’autonomie comme mobilisation. Autonomie et mouvement étudiant dans les années 1968. (J.P. Legois).  Une autonomie instituante et instituée: Limoges 1998-2010. (V. Enrico). Le militantismes étudiant: un monde à part mis en scène dans les assemblées générales: 2006-2010; (J. Le Mazier). III/ L’autonomie comme norme. De l’allocation d’études à l’allocation d’autonomie. (E. Porte) . L’autonomie étudiante vue par la CGT et la CFDT (R. Vila). Les organisations étudiantes et la question de l’autonomie par l’emploi exercé. (V. Pinto).. Le service civique, négation du statut de travailleur ? ((F. Ihaddadene). Eclaiage L’autonomie, une catégorie d’action publique contemporaine de l’institutionnalisation de la jeunesse (Francine Labadie, coordinatrice de la mission Observation/évaluation à l’INJEP, ministère de la Jeunesse et des Sports).

LES AUTEURS. Réunis par le Germe, les auteurs de plusieurs disciplines (sociologie, science politique, histoire, sciences de l’éducation), appartenant à divers collectifs de recherche et travaillant aussi bien à Paris qu’en région Continue reading ‘Vient de paraître : Autonomie en mouvements : revendications syndicales et mobilisations étudiantes’

Démocratie et citoyennetés étudiantes depuis 1968

affiche colloque 1-4 juillet1er, 2 et 3 juillet, Paris : colloque « Démocratie et citoyennetés étudiantes depuis 1968 : jeux d’échelles »…

La Cité des mémoires étudiantes et le CHS du XXe siècle (Paris 1/ CNRS) ont développé, avec le concours du GERME & du CESSP (Paris 1), et avec le soutien financier de la région Ile-de- France (Partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation) un programme de recherche sur les citoyennetés étudiantes depuis 1968, dont ce colloque est l’un des aboutissements.
mercredi 1er et jeudi 2 juillet 2015
• Conseil régional d’Île-de-France, salle Delouvrier
35, boulevard des Invalides, 75007 Paris
métro ligne 13 – arrêt Saint-François Xavier
• vendredi 3 juillet 2015
• Université Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis métro ligne 13 – arrêt Saint-Denis université

Pour vous inscrire veuillez envoyer un mail à l’adresse info@citedesmemoiresetudiantes.org

cliquer ici pour voir le programme intégral

La semaine se terminera par un séminaire GERME-Cité-CHSP « atelier Condorcet » autour des « années 1968 italiennes » avec Paolo Stuppia (Paris 1) et Alessandro Breccia (Pise) le samedi 4 juillet de 10h30 à 14h au café culturel Grand Bouillon à Aubervilliers (2ter, rue du Moutier, 93 300 Aubervilliers).

« ON N’A PAS TOUS LES JOURS 20 ANS »

champagne

Le champagne des dix ans…

Le GERME a 20 ans. Comme pour beaucoup d’institutions, d’organisations, la date de naissance peut faire l’objet de débats d’autant que le fait précède l’état-civil, en l’occurrence le dépôt des statuts. En tout état de cause nous le célébrerons le 24 juin après-midi à la Maison des initiatives étudiantes Le Labo 13*. On soufflera les 20 bougies mais auparavant l’on fêtera aussi le dernier-né de la collection Germe aux éditions Syllepse,

Revenons à la date anniversaire. Mettons de côté la gestation… faut-il compter le temps court des premiers contacts bilatéraux au croisement du travail sur les archives dans l’ouest nanterrien, et de la prosopographie de la rue Malher autour du « Maitron »?   En ce cas ce serait novembre/décembre 1994; est-ce celui plus long de l’idée (ou des idées) d’un tel type de projet? Laissons cela à plus tard, c’est un chantier de recherche en lui-même.

* MIE – LABO 13 15 Rue Jean Antoine de Baïf, 75013 Paris, France Continue reading ‘« ON N’A PAS TOUS LES JOURS 20 ANS »’

Jean Zay ministre : la création du CSO, un tournant pour l’UNEF des années 1930

jean zayJean-Zay est entré au Panthéon. Rappelons que c’est sous son ministère dans le gouvernement du Front populaire, que fut créée le CSO (ancêtre du CNOUS et des CROUS) et surtout que fut reconnue la représentation étudiante puisque pour la première fois une organisation nationale, l’UNEF, obtenait une place pérenne, de plein droit dans un organisme officiel. Voici ce qu’en dit Stéphane Merceron* au travers d’extraits de ses articles publiés dans Les cahiers du Germe spécial 3 (1997) « Années 30, l’UNEF change de cap », et spécial 4 (2003), « La naissance des oeuvres ».

L’UNEF privilégie depuis toujours l’action institutionnelle pour parvenir à ses fins. En l’absence de répondant — ce fut le plus souvent le cas en matière d’aide sociale jusqu’à l’arrivée de Jean Zay —, elle prend l’initiative de mettre en place les structures qu’elle juge indispensables, non sans quelques difficultés : neuf ans séparent la pose de la première pierre du Sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet, le 25 octobre 1924, de son inauguration définitive le 7 juillet 1933[1]. Dès 1928, elle demande « une représentation de l’U.N. au Conseil supérieur de l’instruction publique »[2] et en 1929 une représentation au sein d’un organisme qui « aurait pour but de répartir les fonds destinés à l’aide sociale aux étudiants »[3]. On imagine donc assez aisément le bon accueil réservé à la première représentation officielle de l’U.N. au sein d’une instance présidée au nom du ministre par le directeur de l’Enseignement supérieur. Lors de la réunion du CSO de juin 1937 qui suit son élection, Claude Delorme obtient « après une discussion très énergique »[4] que soit tranchée une question restée en suspens depuis sa création, celle du monopole de l’UNEF en matière d’aide sociale aux étudiants Continue reading ‘Jean Zay ministre : la création du CSO, un tournant pour l’UNEF des années 1930′

La lettre électronique du GERME et de la Cité des mémoires étudiantes n°100, Mai 2015

seminaireVous recevez ce nouveau numéro de la lettre électronique du Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants (GERME) et de la Cité des mémoires étudiantes, vous suivez déjà nos activités, voire y participez…
Avec cette lettre, complément de nos sites Internet, vous êtes tenus informés des activités de recherche du GERME  ainsi que des activités, initiatives et projets de la Cité des mémoires étudiantes pour la sauvegarde et la valorisation des archives étudiantes.
En vous envoyant cette lettre, nous vous proposons également de participer à son alimentation, en nous envoyant vos informations que nous diffuserons aux autres abonnés de cette lettre…

(il y a 100 ans, les lecteurs de la lettre électronique)
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lectures. Julie Pagis, Mai 68, un pavé dans leur histoire: Évènements et socialisation politique

mai68unpaveLe « long mai » des soixante-huitards ordinaires (et de leurs enfants). A propos de Julie Pagis, Mai 68, un pavé dans leur histoire. Évènements et socialisation politique, Paris, Presses de Sciences Po, coll.« Sociétés en mouvement », 2014, 307 p., bibliographie, annexes.

« Qui sont celles et ceux qui ont fait Mai 68? Pourquoi et comment leur trajectoires individuelles sont-elles alors entrées en résonance avec l’histoire? Le cours de leur existence en a-t-il été dévié? En portent-ils encore aujourd’hui les marques? Leurs enfants en ont-il hérité? » C’est à partir de ce questionnement multiple (p.14), pouvant être résumée dans une problématique mettant en relation l’évènement et la socialisation politique, que Julie Pagis, chercheuse au CNRS et fille d’agriculteurs néo-ruraux[1], mène une enquête d’ampleur auprès de ceux et celles qu’elle qualifie de « soixante-huitards ordinaires » (p.17).

Loin des représentations médiatiques dominantes, faisant état d’une « génération opportuniste, bien reconvertie, occupant des postes de pouvoir dans les champs politique, médiatique et littéraire, et humainement convertie au libéral-libertarisme » (p.17), l’auteure questionne tout d’abord la pertinence du prisme générationnel pour décrire les protagonistes du Mai français : il s’agit pour elle de « déconstruire la catégorie génération soixante-huitarde par la mise en évidence empirique de différentes micro-unités de génération, irréductibles à une interprétation univoque » (p.18). S’en suit un raisonnement Continue reading ‘lectures. Julie Pagis, Mai 68, un pavé dans leur histoire: Évènements et socialisation politique’

Mutuelles étudiantes et concurrence: le péché originel

mnef concurrenceNous publions – avec leur autorisation, et nous les en remercions – l’article publié sur Médiapart le 9 mars dernier par Youcef Bousalham, maître de conférences à l’Université de Rouen et Bénédicte Vidaillet, professeure à l’Université Paris Est Créteil. Youcef Bousalham est l’auteur de Culture sociale et solidaire et valeurs commerciales dans l’organisation, entre cohérences et contradictions, le cas d’une mutuelle étudiante, thèse en sciences de gestion, université de Lille 1, 2012.

A quoi sert-il de créer des mutuelles si c’est ensuite pour les mettre dans des conditions concurrentielles qui ne peuvent que les conduire à s’éloigner du mutualisme et de ses valeurs ? La réflexion politique sur le mutualisme étudiant ne peut échapper à ce type de questionnement… Pendant trois ans, nous avons pu mener une recherche auprès de l’une des principales mutuelles étudiantes, notamment auprès des « développeurs » et « conseillers » chargés de préparer et mettre en oeuvre la « campagne » d’affiliation et d’adhésion des étudiants dans les universités. Certes, les pratiques commerciales et concurrentielles observées, de même que les modes de management (formation, recrutement, techniques d’incitation et de sanction, etc.) qui produisent ces pratiques, sont très loin des idéaux mutualistes. Mais le contexte de concurrence frontale dans lequel se trouve placées les mutuelles étudiantes est en grande partie à l’origine de ces évolutions, comme nous l’expliquons ci-dessous.

Une enquête d’Envoyé Spécial diffusée le 12 février dernier posait la question dans son titre même : « Faut-il supprimer les mutuelles étudiantes [1]? ». Une enquête qui omet un point essentiel : le contexte de concurrence et la rivalité que se livrent  les mutuelles étudiantes sur le terrain Continue reading ‘Mutuelles étudiantes et concurrence: le péché originel’