Résultats électoraux 1971-2019, effectifs syndicaux

Fds R. Morder CME

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Il n’est pas inutile, en ces temps où les syndicats  sont sous les feux de l’actualité, de mettre à la disposition des chercheurs, mais aussi des journalistes et des actrices et acteurs des mouvements étudiants, des données sourcées. Cela est particulièrement utile dans un moment où sur les plateaux médiatiques beaucoup parlent sans connaître, ni même chercher.

Voici l’annexe sur les résultats électoraux aux CNOUS et CNESER 1971-2019 que nous avons publiés dans Démocratie et citoyennetés étudiantes depuis 1968, Syllepse, 2020 (à noter une erreur et un oubli: en 2000 il n’y a pas eu de liste commune UNEF-UNEF ID pour le Crous et il manque le CNOUS de 1981, 4 pour chacune des UNEF, 1 CELF et 1 indépendants ), et un lien vers un article consacré aux effectifs d’adhésion aux syndicats. Et toutes ces thématiques sont également développées dans Institution universitaire et mouvements étudiants: entre intégration et rupture? (Harmattan 2020).

1940: le 5 place Saint-Michel et la résistance étudiante

L'oeuvre 1940 place st michelGibert Jeune va fermer ses magasins de la place Saint-Michel à Paris, dont celui du n°5, où la librairie s’était installée en 1971. Or, cette adresse est liée à l’histoire du mouvement étudiant, c’est là que sur la ronéo de l’UNEF est tiré le tract appelant les étudiants à manifester à l’Etoile le 11 novembre 1940 .  Faisons un retour quelques mois auparavant. Le Comité supérieur des œuvres créée en 1936, est à l’étroit dans ses locaux pour toutes les œuvres qu’il doit accueillir. Durant l’année universitaire 1938-1939, c’est au 5 place Saint-Michel qu’un bureau annexe est aménagé pour le secrétariat parisien de l’OTU (Office du tourisme universitaire), le Bureau d’accueil des étudiants étrangers et le CLOSSU (Centre local de l’office du sport scolaire et universitaire). Les œuvres, dont le COPAR (Comité parisien des œuvres, devenu ultérieurement le CROUS de Paris), se retrouvent ainsi dans des locaux dispersés. En 1940 l’UNEF  s’installe.Place Saint-Michel …/…

Illustration :Paris-Soir du 25 août 1940 (BNF/Gallica). Cliquer sur l’image pour agrandir. Continue reading ‘1940: le 5 place Saint-Michel et la résistance étudiante’

Il y a 60 ans: la création de la FNEF

LA FRANCE ETUDIANTE N 2Montpellier : mars 1961, l’Office de médecine de l’UNEF se constitue en UNEM, premier pas vers la scission de l’UNEF et la création de la FNEF en juin 1961

Le 30 juin 1961, à Montpellier est créée une nouvelle organisation étudiante à vocation représentative, la Fédération nationale des étudiants de France (FNEF). Jusque là une seule organisation, l’UNEF prétendait depuis sa fondation en 1907  à cette représentativité. La nouvelle organisation est à bien des égards fille d’un contexte particulier, celui de la guerre d’Algérie finissante, et aura du mal à survivre  à la nouvelle conjoncture, voire à s’adapter à la nouvelle situation créée par mai 1968 à l’Université.

La France étudiante, journal de la FNEF, n° 2, janvier 1961, après le 1er congrès (décembre 1961), cme-u.fr

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Il y a 50 ans la scission de l’UNEF (3)

Deus une pour deux 59e congres23 février – 5 mars 1971: deux congrès, deux villes, deux dates, deux UNEF

Les deux congrès se tiennent à 15 jours d’intervalle, bien qu’à l’origine la même date avait été retenue. Le 21 février 1971 à Dijon, s’ouvre le 59e congrès de l’UNEF organisé par la délégation permanente. Environ un millier d’étudiants, majoritairement de l’AJS selon Le Monde, y participent, L’Humanité sans donner de précisions sur les travaux et le nombre de présents, qualifie la réunion de « concile trotskyste de Dijon », Konopnicki de « mascarade illégale »[1]. La tendance UID (voir chapitre 2) qui avait été déclarée par des étudiants socialistes au collectif national du 24 janvier paraît finalement absente. Il est vrai qu’ils avaient dans leur déclaration que si deux congrès avaient lieu, ils ne participeraient ni à l’un, ni à l’autre. La préoccupation est que l’UNEF puisse « redevenir la maison de tous les étudiants ». Michel Sérac est élu président, il annonce qu’il se rendra à la mutualité. Du côté renouveau qui avait prévu de tenir le congrès à la faculté d’Orsay, la disponibilité de locaux adaptés avait amené à un changement de lieu et à un report de deux semaines. Le grand amphi de la Sorbonne n’étant pas libre pour trois jours, c’est la salle de la mutualité qui accueille le congrès le 5 mars 1971. Michel Sérac se présente en tant que « président de l’UNEF » des 9 h 30, mais l’accès lui est refusé puisqu’il n’est pas délégué de base. Finalement, une heure plus tard, il lui est indiqué qu’il peut s’exprimer devant le congrès, non en tant que président, mais membre de la commission de contrôle de l’UNEF, ladite commission étant encore légitime et légale puisqu’il n’y a pas encore eu de désignation de nouvelles instances. Le vendredi soir un grand rassemblement se tient dans une cour de la Sorbonne pleine. Continue reading ‘Il y a 50 ans la scission de l’UNEF (3)’

Il y a 50 ans, la scission de l’UNEF (2)

CARTE UNEF ROUGEDu collectif national du 10 janvier jusqu’à la veille des deux congrès

Comme nous l’avons vu précédemment (Il y a 50 ans, la scission de l’UNEF (1))Guy Konopnicki (renouveau) ne se rend pas à la réunion de la délégation permanente le 11 janvier.  La délégation permanente présidée par Michel Sérac (unité syndicale) édite les motions votées du collectif national du 10 janvier (voir le texte intégral ). L’UNEF renouveau dans un communiqué estime que la délégation permanente « élue le 10 janvier par le « collectif » pour expédier les affaires courantes de l’UNEF tente de confisquer à son profit le sigle UNEF et prétend décider de la tenue d’une réunion qu’il baptise congrès de Dijon, ce qui caractérise une attitude de scission […] et considère que seuls les comités d’action peuvent, à l’heure actuelle, décider des modalités statutaires de convocation du cinquante-neuvième congrès de l’UNEF ». Pour la délégation permanente le problème de la convocation du congrès ne se pose plus, puisque les deux tendances ont participé jusqu’au bout au collectif national qui en a décidé du lieu et de la date. Continue reading ‘Il y a 50 ans, la scission de l’UNEF (2)’

Il y a 50 ans, la scission de l’UNEF (1)

edf 1970Le collectif national du 10 janvier 1971

Il y a cinquante ans, le dimanche 10 janvier 1971, se réunissait dans un amphithéâtre de la Sorbonne le dernier collectif « unitaire » de l’Union nationale des étudiants de France. Le bureau national issu du congrès d’avril 1970 (voir « il y a 50 ans, le congrès d’Orléans de l’UNEF » ), équipe entièrement PSU (Parti socialiste unifié), annonce dès le début de la réunion, sur la base d’un texte diffusé, sa démission et son départ de l’UNEF. Quittant la salle, il laisse face à face les deux tendances dites « renouveau » pour l’une, « unité syndicale » pour l’autre. Après une première escarmouche, la tendance US sort également de la salle. Les militants du renouveau, restent dans l’amphithéâtre et commencent – sans quorum selon certains, mais pour d’autres il y serait puisque des ex-AGE du PSU, une fois le PSU parti, sont désormais à majorité renouveau – à adopter des motions, dont celle convoquant le congrès pour le 20 février 1971 à la faculté d’Orsay (majoritairement « renouveau »). Constatant la situation, la tendance US retourne dans la salle, ce qui provoque une brève bagarre avec chaises volantes et coups de poings, puis – le courant renouveau ayant accepté d’annuler les résolutions adoptées –  un retour à une discussion de procédure qui dura environ cinq heures. (Illustration : Dernière livraison du journal de l’UNEF, novembre 1970, col. La contemporaine, sur le site cme-u.fr) Continue reading ‘Il y a 50 ans, la scission de l’UNEF (1)’

Vidéos 12e Journée archives, recherches & mémoires étudiantes (17 novembre 2020)

12e JARMEVideo 1 : Jean-Philippe Legois et Ioanna Kasapi 00:07:00 : Sigolène Couchot-Schiex 00:10:55 : Un chantier d’avenir : militantes étudiantes & syndicalisme étudiant. Ioanna Kasapi : chantier de recherche « les engagements des étudiantes au sein des deux principales organisations étudiantes à vocation représentative (Unef et Fnef/Fage) ». 00:38:08 : échanges 01:11:45: 50 ans après le dernier congrès de la « grande UNEF » (Orléans, avril 1970) Jean-Philippe Legois et extraits audio du congrès 01:22:09 : Jacques Boutonnet 01:34:50 : extraits audio du congrès 01:36:21 : Pascal Dorival 01:52:00 : extraits audio du congrès (discours de Luc Barret) 02:02:00 : Jean-Paul Martin 02:15:00 : échanges 02:18:40 : Emmanuel Lyasse.
Video 2   00:02:35 : Contre le CPE (Contrat première embauche) : un mouvement étudiant face aux medias ? Catherine Gonnard 00:09:00 : Paolo Stuppia autour du livre 2006 : une victoire étudiante ?, Syllepse, 2020. 00:27:38 : Valérie Becquet 00:46:55 : échanges 01:24:30 : conclusions, par Ioanna Kasapi & Robi Morder, retour en documents sur le congrès mondial étudiant de Prague du 17 novembre 1945
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Voter ou non aux élections étudiantes : intérêts et limites d’une enquête par questionnaire localisée

urneNotre Ami Tristan Haute, de l’Université de Picardie Jules Verne (CURAPP-ESS/CERAPS) avec ses étudiants d’Amiens, ont réalisé une petite enquête sur la participation politique des étudiants. En attendant leurs notes de recherche, dont certaines portent sur le rapport des étudiants au mouvement des gilets jaunes, aux marches pour le climat ou au mouvement contre la réforme des retraites, qui paraîtront dans Les Cahiers du Germe en 2021, voici les extraits d’une note rédigée concernant le vote étudiant. L’intégralité, avec les tableaux, paraîtra dans les prochains Cahiers.

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Hugo Melchior: « Blouses blanches et Gwenn Ha Du: La grève oubliée des étudiants en médecine de Rennes »

1couvertureNotre Ami Hugo Melchior publie un livre qui a pour objet la longue grève des étudiants en médecine de la faculté de Rennes. Celle-ci s’est déroulée au début de l’année 1973, et elle aura duré 93 jours… Cet ouvrage, auto-édité, porte sur une page méconnue de l’histoire remuante et riche des mouvements étudiants en France depuis 1968. Il est composé d’une première partie où l’on trouvera plus de 60 photographies donnant à voir cette lutte collective et ses jeunes protagonistes, d’une longue analyse de cette grève remarquée et remarquable, mais également des entretiens avec d’anciens acteurs-témoins, alors étudiants en médecine à Rennes, sans oublier la préface de l’historien spécialiste de la Bretagne contemporaine, Christian Bougeard et la postface de Robi Morder. Si vous souhaitez vous le procurer, si cela vous intéresse bien sûr, vous pouvez le précommander (voir en fin d’article). Ci-après, la postface.
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6 décembre 1986, mort de Malik Oussékine: du mouvement à « plus jamais ça »!

malik_panoDans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, le jeune étudiant Malik Oussékine meurt rue Monsieur le Prince frappé à mort par les pelotons voltigeurs motorisés de la police chargés de « nettoyer » le Quartier latin lors des manifestations contre le projet de réforme Devaquet (voir notre dossier). Deux policiers furent jugés aux assises pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». L’avocat général demandait cinq ans de prison dont trois fermes, ils furent condamnés le 27 janvier 1990 à une peine de cinq ans pour l’un et deux ans pour l’autre, toutes avec sursis. En interne, l’un a été mis retraite d’office et l’autre sanctionné par un déplacement d’office.

Dans les cortèges de protestation de 1986 fusa le slogan « Plus jamais ça ! ». 34 ans après, l’on constate que malgré des contextes différents les mêmes thématiques demeurent dans l’actualité avec la réapparition dans les manifestations des BRAV motorisées, et les questions de racisme et de violences à l’occasion de nombreuses interventions policières.

Chaque année, une commémoration a lieu le 6 décembre devant le 20 rue Monsieur-le-Prince, c’est le cas également cette année. Pour les 30 ans, en 2016, un panneau de la Cité des mémoires étudiantes avec le Germe avait été réalisé à cette occasion avec le concours de la Ville de Paris.