La thèse de troisième cycle en lettres et sciences humaines (1958-1984)

diplomeA côté du doctorat de 1808 (la fameuse « thèse d’Etat), le doctorat de troisième cycle est crée en 1954, en tant que « doctorat de spécialité » (doctorat de 3ème cycle) dans les facultés de sciences, puis dans les facultés de lettres en 1958 et enfin dans les facultés de droit et sciences économiques en 1963.

En lettres et sciences humaines.

C’est le décret du 19 avril 1958,  (Journal officiel du 26 avril 1958, p 4061)  modifié le 7 décembre 1964 qui dispose que « les conférences et travaux pratiques destinés à donner aux étudiants des connaissances approfondies dans une spécialité et à la former au maniement des méthodes de recherche sont aménagés en un troisième cycle d’enseignement qui prolonge le cycle préparant au certificat d’études littéraires générales et le cycle préparant à la licence. »

L’accès y est subordonné à la détention de la licence ès lettres – elle est au niveau « bac+3 », la maîtrise n’existe pas avant 1966. La durée du troisième cycle est d’au moins deux années. Les étudiants de troisième cycle doivent participer aux activités d’un groupe de travail placé sous le contrôle d’un directeur de recherches. Pour s’inscrire en deuxième année, l’étudiant doit soumettre à son directeur de recherche ainsi qu’à un autre directeur désigné par le doyen un rapport sur le travail accompli au cours de la première année et faire preuve, dans une interrogation orale et des exercices pratiques, d’une initiation suffisante aux techniques de recherche propres à la spécialité qu’il a choisie. Le DES (diplôme d’études supérieures) de lettres peut dispenser de la première année et du premier examen. Continue reading ‘La thèse de troisième cycle en lettres et sciences humaines (1958-1984)’

lecture : Danielle Tartakowsky, Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours

D. Tartakowsky Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours, Paris, La Découverte, 2013, 221 p., 18 Euros.

Spécialiste des manifestations de rue, Danielle Tartakowsky revisite ici le rapport des droites à la rue. L’occasion en a été bien sûr fournie par la « Manif pour tous » de 2013. D. Tartakowsky montre que la droite a longtemps été prédominante dans les manifestations de rue depuis que celles-ci se sont institutionnalisées dans les années 1880. Puis l’opprobre jetée sur le 6 février 1934 vu comme une tentative de coup de force fasciste, a freiné les ardeurs et fait perdre à la droite la mémoire de ses traditions manifestantes. Au moins jusqu’à la grande manifestation gaulliste du 30 mai 1968 de la place de la Concorde à celle de l’Etoile. Depuis, la défense de l’école privée a suscité en 1984 Continue reading ‘lecture : Danielle Tartakowsky, Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours’

lecture: Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944

Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944, Paris, L’Harmattan, 2011, 275 p .

« La Sorbonne en guerre, 1940-1944 », tel est le titre donné à un journal posthume écrit par un professeur de la Sorbonne. Il s’agit de notes personnelles au fil des jours, reprises et rédigées en 1946, peu avant sa mort par Georges Mathieu, professeur d’éloquence grecque à la Sorbonne, découvertes et publiées par son fils. On n’y trouve ni révélations ni hauts faits, d’autant que l’auteur, de santé fragile, n’est en contact qu’avec un petit groupe d’étudiants hellénistes, se tient sur la réserve et n’est pas au centre des relations entre professeurs. On y lit pourtant la réouverture précoce de la Sorbonne dès juillet 1940 Continue reading ‘lecture: Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944’

Régime et mutualisme étudiants en débats : la LMDE mise sous administration

DevaudMNEF
30ème congrès de la MNEF, 1985, au micro Mme Devaud, à gauche de la photo Marc Rosenblat (président de l’UNEF ID), à droite Jean-Michel Grosz (président de la MNEF).

La LMDE a été placée sous administration provisoire par décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), Cette décision fait réagir, outre la LMDE, première intéresée, également la SMEREP qui « demande des axplications ».

Cette décision intervient près de deux années après la relance du débat sur le régime de sécurité sociale étudiant et sa gestion à l’automne  2012, avec notamment trois rapports successifs, issus de l’UFC-Que Choisir ?,  du Sénat et de la Cour des comptes. Au-delà des  positionnements conjoncturels (voir ci-après un résumé des prises de position des principales organisations étudiantes) il est nécessaire de revenir sur des éléments historiques et sociologiques, d’autant que  la crise du mutualisme étudiant est « un révélateur des difficultés de l’économie sociale ».  La connaissance de tous ces éléments est d’autant plus nécessaire que les pouvoirs publics entendent prendre des mesures  dans les mois qui viennent. Il serait temps pour ce faire que les Archives de la MNEF détenues par l’administrateur judiciaire alors que les procédures judiciaires sont achevées, soient restituées à la Nation, à la recherche, à la société.

Du côté des organisations étudiantes. La FAGE, qui proposait en 2013 une défense du principe d’un  régime étudiant (voir Lettre ouverte) a pris position en 2014 pour un « choc de simplification » pour « Permettre aux étudiants d’être gérés par le régime général donc directement par l’assurance maladie, sans passer par les mutuelles étudiantes ». Pour l’UNI MET, « ce n’est pas le régime étudiant qui est mis en cause mais bien la LMDE » (voir lettre de réponse de février 2013). Pour PDE, « plutôt que de stigmatiser le régime étudiant » dans son texte il faut soutenir « de façon pragmatique un système régional ». Mais il est vrai que ces prises de position datent de février 2013, et n’ont pas été réactualisées. Pour Solidaires étudiants « Bien que ne partageant pas toutes les positions politiques de l’UFC Que Choisir et surtout de la FAGE, qui a soutenu les précédentes réformes universitaires, Solidaires Etudiant-e-s ne peut que constater une certaine convergence entre nos organisations sur la question de la sécurité sociale étudiante » et prend position pour une « intégration au régime général ». L’UNEF a confirmé son positionnement pour le maintien, avec les transformations, du régime étudiant et soutient activement la LMDE ; Elle a ténu  avec un projet de « feuille de route »  des « Etats généraux de la santé et de la protection sociale des jeunes » fin janvier, en sont issus un appel et une pétition. .

23 mai :  les « anciens » en débat. L’Association des anciens de l’UNEF, dont certains des plus anciens sont des fondateurs du régime étudiant de 1948,  ont organise un dîner débat le 23 mai sur les « fondements, enjeux et actualité » en présence de deux anciens présidents de la MNEF et de l’actuelle présidente de la LMDE du régime étudiant , confrontant les expériences et points de vue d’anciens responsables et de militants actuels. (programme et renseignements).

Pour aller plus loin, notre dossier MNEF

3 au 5 juillet, colloque international : Mouvements étudiants en Afrique francophone

feanfUniversité Paris 1 Pantheon Sorbonne– le jeudi 3 juillet, 9, rue Malher 75004 , amphithéâtre Dupuis

– les vendredi 4 et samedi 5 juillet, 12 place du Panthéon 75005, salle du conseil.

Le programme complet.

(Voir l’appel à contributions initial)

PROGRAMME : Continue reading ‘3 au 5 juillet, colloque international : Mouvements étudiants en Afrique francophone’

Séminaire international /workshop « Citoyennetés et mouvements étudiants : Amériques et Europe(s) », 30 juin – 2 juillet 2014

Centre d’histoire sociale XXe s. (Paris 1/CNRS) – Cité des mémoires étudiantes, en partenariat avec : Archives nationales – GERME – Centre de recherches historiques (Paris 8)

Paris, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis

Dans le cadre du programme de recherche sur les citoyennetés étudiantes (de 1968 à nos jours) que la Cité des mémoires étudiantes et le CHS du XXe siècle développent, avec le concours du GERME et du CESSP de Paris 1, avec le soutien financier de la région Ile-de-France (programmes PICRI), ces journées visent à développer les comparaisons internationales sur ces problématiques et ces périodes, notamment avec l’Italie, le Portugal, la Belgique, l’Espagne, mais aussi le Brésil, les Etats-Unis… Le poids des « années 68 » est-il le même ? A une démocratie représentative et/ou « structurelle », se substitue-t-il partout (ou co-existe ou perdure de manière minoritaire), une démocratie étudiante plus informelle, plus « directe » ? Cette première exploration des configurations américaines et européennes ne se veut surtout pas exclusive (encore moins excluante) : nous comptons bien pouvoir mener ces comparaisons avec les autres continents, notamment avec les Afriques, et nous partagerons certaines problématiques avec le  colloque « Mouvements étudiants en Afrique », qui se tiendra juste après (3-5 juillet 2014).

Voici le programme : Continue reading ‘Séminaire international /workshop « Citoyennetés et mouvements étudiants : Amériques et Europe(s) », 30 juin – 2 juillet 2014’

23-27 juin, Université d’été jeunes chercheurs: « Liberté académique ou insolence estudiantine ?»

liberte academique« Liberté académique ou insolence estudiantine ?»Identité étudiante, contestation universitaire et disciplinarisation par les autorités du Moyen-Age à nos jours.

L’institut historique allemand à Paris ( http://www.dhi-paris.fr ) organise en coopération avec Marian Füssel (université de Göttingen) et Jean-Luc Le Cam (université de Brest) le 22.-27. juin 2014 à Paris une université d’été pour jeunes chercheurs portant sur l’histoire des universités.

Comme le titre « Liberté académique ou insolence estudiantine ?» l’indique, il s’agit de mettre en lumière les conflits entre étudiants et autorités à travers les différentes époques, mais aussi de faire un bilan de l’état actuel de la recherche sur l’histoire des universités et collèges en France et en Allemagne en général. Plusieurs experts d’époques différentes ont déjà confirmé leur participation, parmi eux Jacques Verger, Martin Kintzinger, Boris Noguès, Jean-François Condette, Pierre Monnet et Jürgen Stichweh.

Avec le soutien financier de l’université franco-allemand, l’IHAP prendra en charge les frais de voyage et peut fournir un logement à Paris pour les participant(e)s. Voir le programme, et l’affiche de l’événement. A signaler l’intervention de notre ami Jean-Philippe Legois le 26 juin après-midi « l’historiographie française de l’époque contemporaine sur les mouvements étudiants »  (Pour mémoire l’appel aux candidatures).

Publications : Valérie Becquet (coord). Jeunesses engagées

Photo de couverture, manifestation contre le CPE, Paris, février 2006. ©Robi Morder / Cité des mémoires étudiantes.

Photo de couverture, manifestation contre le CPE, Paris, février 2006. ©Robi Morder / Cité des mémoires étudiantes.

Dernier paru dans la collection Germe aux éditions Syllepse, Jeunesses engagées, ouvrage coordonné par Valérie Becquet, avec les contributions en dix chapitres de dix auteur -e – s. En librairie le 20 mai. Pour le commander en souscription (22 € au lieu de 25) jusqu’au 20 mai vous pouvez utiliser le bon de souscription.

Date à retenir : la première présentation lors de notre séminaire du 14 mai 2014 qui se tiendra au Centre d’histoire de sciences po Paris. (voir agenda ci-à droite pour plus de précisions)

La présentation par les directeurs de la collection Germe.

Le présent ouvrage que nous publions dans la collection GERME s’intéresse aux formes contemporaines des engagements des jeunes. Fidèle au croisement interdisciplinaire des regards et points de vue, le livre accorde une place importante à la sociologie et à la science politique sans négliger bien évidemment les éclairages historiques.

Ces « jeunesses engagées » constituent des éléments de réponse à la question posée de manière récurrente « dépolitisation, mythe ou réalité »[i]. Il ne s’agit ici pas de l’engagement  dans le strict champ étudiant, les  travaux  du GERME ou avec lui en la matière font référence[ii], mais bien de les appréhender au prisme de la jeunesse, ou plus exactement des jeunesses.

En effet, l’étude des « mouvements étudiants » ne se limite pas pour le GERME à se pencher uniquement sur leur action dans leur milieu d’études. « Mouvements  étudiants et jeunesses » est un des axes de recherche du GERME[iii].

D’abord il convient de rappeler que les étudiants sont dans leur écrasante majorité des jeunes, seule une infime minorité d’adultes en formation permanente ou en reprise d’études faisant exception. Bien sûr, comme l’écrivait notre regrettée Françoise Tétard ce sont des jeunes « pas comme les autres »[iv], Continue reading ‘Publications : Valérie Becquet (coord). Jeunesses engagées’

biographie : Yves Moreau

gay scavoir
Le Gay sçavoir, journal de l’AGEC dont Yves Moreau était le rédacteur en chef, 1938.

Yves Moreau, qui vient de mourir à l ‘âge de 97 ans a eu  une longue vie de militant communiste, entamée comme militant étudiant.

Né en 1917, fils d’universitaires, il a fait ses études secondaires et supérieures au gré des mutations de ses parents. Précocement engagé, cet étudiant en allemand (alors à Strasbourg) est arrêté en 1934 par la Gestapo  et condamné à dix mois de prison pour avoir en Allemagne même préparé le Congrès mondial des étudiants contre la guerre et le fascisme qui se tint à Bruxelles. Libéré après sa peine, il reprend ses études à Clermont Ferrand en 1935. Secrétaire local des étudiants communistes, il est membre du premier Bureau national des Etudiants communistes, formellement organisés aux côtés des JC au printemps 1939.  Entre-temps, il avait en 1937 été élu président de l’Amicale des lettres au sein de l’AGE de Clermont Ferrand,  membre de l’UNEF ; cela amorçait une évolution chez les étudiants communistes, jusqu’alors extérieurs et hostiles à l’UNEF, à qui ils préféraient  l’Union fédérale des étudiants (UFE), qu’ils contrôlaient. Il est également membre de la direction du Rassemblement mondial des étudiants.

Mobilisé en 1939, prisonnier, évadé, il contribue à l’automne 1940 à l’organisation clandestine des étudiants communistes en zone Sud (il a repris ses études à Montpellier) avec Pierre Georges (futur colonel Fabien) et Yvon Djian. Arrêté à l’hiver 1941, il s’évade et rejoint les MUR (Mouvements unis de résistance).

Titulaire de la croix de guerre  et de la médaille de la Résistance, il devient journaliste, principalement à l’Humanité,  au service étranger, dont il assume la direction de 1963 à 1982, continuant à y travailler quotidiennement jusqu’en 1998.

Le mouvement étudiant à Clermont Ferrand après 68

Sur le site de la Cité, un retour en images sur le séminaire du Mercredi 5 mars de 17 h à 19 h, avec Nicolas Carboni « Le mouvement étudiant à Clermont-Ferrand après 68″ tenu à l’IHTP (Institut d’histoire du temps présent, 59/61 rue Pouchet 75849.

Sur notre site, voir la note de lecture de la thèse de Nicolas Carboni publiée dans les Cahiers du Germe n° 30, ainsi que l’article de Nicolas Carboni, « Regards croisés sur la jeunesse engagée des « années 68″ (1968-1986) », dans la revue Siècles du CHEC (Centre d’histoire « espaces et culture » de l’université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand), n° 24,

Séminaire GERME/Centre d’histoire de Sciences-Po/Cité des mémoires étudiantes, en partenariat avec l’Institut d’histoire du temps présent (CNRS), le Centre d’histoire du 19ème siècle (Paris 4), pour le programme de recherche PICRI le Centre d’histoire du 20ème siècle (Paris 1)