Il y a 70 ans, le Comité préparatoire international (CPI) de janvier 1946

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CPI de janvier 1946. Debout, Pierre Rostini, le 2eme à sa droite Tom Madden, en face Louis Laisney regarde sur sa gauche. Fonds Tom Madden.

Après la conférence du 18 novembre aux Archives diplomatiques avec Paul Bouchet et Tom Madden  (en téléconférence depuis les USA) et l’inauguration de l’exposition « 150 ans d’engagements étudiants à l’international », notre ami Tom Madden a complété avec de nouvelles illustrations et documents. Occasion de revenir en plusieurs épisodes sur le processus de création de l’UIE fondée en août 1946 à Prague. Il y a 70 ans, en janvier 1946, se tenait la deuxième réunion du Comité préparatoire international.

Avant même la fin de la guerre, la préoccupation des dirigeants de l’UNEF – notamment de Pierre Rostini – est de reprendre les relations internationales. Le secrétaire général de l’UNEF, Louis Laisney, suit également le dossier. Des échanges de courriers avec les ministères en février et mars 1945 en attestent. Toutefois, l’UNEF est absente de la conférence de Londres qui se tient les 24 et 25 mars, au même moment que les dernier préparatifs du congrès de l’UNEF qui se tient à Dax. A ce congrès le président Villedieu évoque la question dans son rapport, et la perspective demeure celle de la reconstitution de la CIE (Confédération internationale des étudiants) d’avant-guerre. Continue reading ‘Il y a 70 ans, le Comité préparatoire international (CPI) de janvier 1946’

lectures. Dominique Wallon, Combats étudiants pour l’indépendance de l’Algérie, UNEF-UGEMA 1955-1962

Wallon Combats étudiants pour l'indépendance de l'Algerie HarmattanDominique WALLON, Combats étudiants pour l’indépendance de l’Algérie, UNEF-UGEMA 1955-1962. Casbah éditions, Alger 2015, édité pour la France par L’Harmattan, Paris, 2015.

 « Bribes », ce fut le premier titre de cet écrit de Dominique Wallon, qui fut président de l’UNEF en 1961-1962, en pleine guerre d’Algérie. Plus que des bribes, c’est un récit, fondé sur des souvenir personnels mais appuyé sur des vérifications aux archives, de l’engagement progressif de l’UNEF contre la guerre d’Algérie ; et par là de ses rapports, essentiels, avec l’UGEMA (Union générale des étudiants musulmans algériens) indépendantiste et liée au FLN.

C’est donc à travers l’itinéraire d’un jeune jéciste de bonne bourgeoisie, entrant à Sciences Po Paris à l’automne 1956, rapidement impliqué dans l’UNEF, qu’est présentée l’évolution du mouvement étudiant. Evolution qui n’avait rien de prédéterminé : Dominique Wallon donne les chiffres des votes à l’amicale de l’IEP (l’AGE UNEF de Sciences Po) ; ils montrent une forte participation électorale (plus de 80%) impensable aujourd’hui, sur la base d’un taux élevé d’adhésions à l’UNEF (là aussi improbable aujourd’hui : environ 80% des étudiants) ; mais ils montrent aussi que ces élections étaient âprement disputées, les listes engagées contre la guerre d’Algérie n’ayant qu’une très courte majorité. Dominique Wallon rappelle la prudence nécessaire de cet engagement (le mot « indépendance » de l’Algérie n’est prononcé que tardivement), mais pourtant sa précocité par rapport à celui des centrales syndicales. Il y voit l’effet d’une « stimulation externe », celle exercée par les étudiants de l’UGEMA avec qui les dirigeants de l’UNEF furent en relations étroites tout au long de la période. Continue reading ‘lectures. Dominique Wallon, Combats étudiants pour l’indépendance de l’Algérie, UNEF-UGEMA 1955-1962′

2016 année des mémoires étudiantes

voeux 2016

Illustration de fond : réception du congrès international des étudiants lors de l’exposition coloniale à Marseille en 1906

En cette année pleine d’occasions d’anniversaires : 1906 et le congrès international de Marseille, 1936 avec la création du Comité supérieur des oeuvres, 1946 avec la charte de Grenoble et le congrès constitutif de l’UIE, la grève contre la réforme Soisson/Saunier-Séité et la création du COSEF et du MAS en 1976, le mouvement Devaquet de 1986,  le premier numéro des Cahiers du Germe en 1996 (consacré à la charte de Grenoble), le Contrat première embauche en 2006, et la sortie du premier volume de la collection Germe, le Germe se joint aux voeux des équipes de la Cité des mémoires étudiantes pour vous souhaiter une très bonne année 2016 ! Que cette année soit riche en projets, si possible en commun !

Nous vous convions à venir fêter cette nouvelle année et formuler des voeux pour la cause des archives & mémoires étudiantes Mercredi 13 janvier 2016, à partir de 17h30, Galerie de la MIE (Maison des initiatives étudiantes), 50, rue des Tournelles, 75003, Paris (M° : Bastille). A cette même adresse, du 5 au 16 janvier, du mardi au samedi, de 15h à 19h, venez (re)découvrir notre nouvelle exposition «150 ans d’engagements étudiants à l’international !»

Ainsi que les « ateliers » : mercredi 6, de 15h à 16h, café-mémoires avec Angelica Müller (Université Salgado de Oliveira -Rio de Janeiro) autour du panneau « Brésil » ; vendredi 8, de 15h à 17h, échange avec témoins et exploration du site-ressources de la Fondation Mario Soares avec Adelaïde Gregorio-Fins (Paris-Sorbonne/ Coimbra) ; mardi 12, de 15h à 17h, sélection de photos sur le mouvement anti-CPE en France et identification d’affiches du mouvement étudiant italien avec Paolo Stuppia (Paris 1) ; mercredi 13, de 16h30 à 17h30, visite guidée de l’exposition avec Ioanna Kasapi (Cité), Jean-Philippe Legois (Cité/ GERME) et Robi Morder (GERME).

(Pour imprimer, envoyer; diffuser la carte, télécharger ici.)

C’était il y a cent cinquante ans : 1865, le premier congrès international des étudiants.

Congrès des étudiantsA Liège, en Belgique, du 29 octobre au 1er novembre 1865, quelque 1400 étudiants d’Europe ( dont 170 « anciens ») sont réunis. L’initiative en revient aux étudiants de Liège, groupés en association générale, qui en assurent seuls l’organisation. Le but est de lancer un échange d’informations sur l’état du système d’enseignement dans les pays européens, en mettant l’accent sur l’enseignement supérieur, et d’en tirer une série de réformes à proposer. Il s’agit de donner pour la première fois la parole au « corps enseigné » et d’ouvrir la voie à une démocratisation (le mot n’est pas employé) de l’enseignement.

La réunion se voulait ouverte, des invitations ayant été lancées à toutes les universités de Belgique, tandis que la commission permanente chargée de la préparation s’était donné un vice-président catholique ; en France un comité de patronage présidé par l’universitaire Henri Wallon soutint l’initiative. Douze personnalités furent également invitées, dont huit Français, selon une distribution équilibrée : quatre conservateurs (François Guizot, Adolphe Thiers, Mgr Dupanloup, Victor Duruy) et quatre progressistes (Emile Littré, Jules Simon, Eugène Pelletan et Victor Hugo, qui s’excusa mais envoya une lettre d’encouragement). Aucun ne vint.

En fait, avant même son ouverture, le congrès essuya de nombreux refus : « semoncés par le recteur » les étudiants de l’Université catholique de Louvain, la plus grande de Belgique, se refusèrent à venir en corps, et se trouvèrent en petit nombre (trente sept) à Liège. Ceux de Gand (95) et surtout de l’Université libre de Bruxelles furent plus nombreux (190). Continue reading ‘C’était il y a cent cinquante ans : 1865, le premier congrès international des étudiants.’

17 et 18 novembre 2015: 7e journées « Archives et mémoires étudiantes » … à l’international ! 17 et 18 nov 2015

150 ansCes journées « Archives et mémoires étudiantes » sont l’occasion non seulement de faire le point régulièrement sur notre partenariat avec les Archives de France et les Archives nationales, mais aussi de mettre en lumière ces archives sous un angle particulier : en cette année du 150e anniversaire du Congrès de Liège et du 70e anniversaire de la création de l’UIE, c’est la dimension internationale qui s’impose. La convention sgnée avec le Service interministériel des archives de France, il y a peu, reconnaît les archives étudiantes comme faisant partie intégrante du patrimoine national.

Ce partenariat permet ainsi la conservation et la communication des archives militantes étudiantes (structures et militants) de dimension nationale, aux Archives nationales. Elles sont conservées sur le site de Pierrefitte-sur-Seine où a lieu notre première demi-journée du 17 novembre, journée internationale des étudiants…

Les Archives du ministère des Affaires étrangères accueillent notre seconde journée ainsi que notre exposition « 150 ans d’engagements étudiants à l’international… Continue reading ’17 et 18 novembre 2015: 7e journées « Archives et mémoires étudiantes » … à l’international ! 17 et 18 nov 2015′

L’Université de Padoue de la fin de la guerre à la contestation soixante-huitarde. Colloque des 24 et 25 septembre 2015

University_of_Padua_seal.svgPadoue, la deuxième université italienne par année de fondation (1222) après Bologne (1088), est l’une des institutions d’enseignement supérieur les plus anciennes au monde. Au sein de son département d’Histoire[1], un laboratoire spécialisé – le « Centro per la storia dell’Università di Padova », actuellement dirigé par le professeur Alba Lazzaretto – a été créé dès 1922 pour préserver l’extraordinaire patrimoine archivistique qu’elle possède et pour interroger ses sept premiers siècles d’existence.

A l’aube du huitième centenaire de création de l’université, l’attention des chercheurs du laboratoire s’est progressivement portée sur l’époque contemporaine, interrogeant d’abord la contribution des étudiants padouans à l’unité d’Italie[2], puis la place de la pensée positiviste entre le XIXème et le XXème siècle[3] et, enfin, le processus de massification scolaire engagé après la Deuxième Guerre mondiale. Ce dernier thème a fait l’objet d’un colloque – « De l’Université d’élite à l’Université de masse. Padoue de l’après-guerre à la contestation soixante-huitarde » – qui s’est tenu dans le prestigieux Palais du Bo, le bâtiment historique de l’université, les 24 et 25 septembre 2015, dont nous rendrons compte dans cet article. Continue reading ‘L’Université de Padoue de la fin de la guerre à la contestation soixante-huitarde. Colloque des 24 et 25 septembre 2015′

Le Cnous a 60 ANS : Citoyennetés étudiantes, cogestion, gestion.

Etudiant de France N° 24 1961

Etudiant de France N° 24 1961

Extraits de la communication d’Alain Monchablon et Robi Morder au colloque organisé par la Cité des mémoires étudiantes et le CHS du XXe siècle (Paris 1/ CNRS), avec le concours du GERME & du CESSP (Paris 1), et avec le soutien financier de la région Ile-de- France (Partenariats institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation) un programme de recherche sur les citoyennetés étudiantes depuis 1968, dont ce colloque est l’un des aboutissements. A paraître dans la collection Germe, aux éditions Syllepse fin 2015.

Si nous commençons par interroger l’intitulé du colloque il convient de rechercher une définition de la citoyenneté puisque nous devons traiter de la « citoyenneté étudiante ». Le Robert en 6 volumes nous indique « Citoyenneté : qualité de citoyen », le « citoyen » étant une « personne considérée comme personne civique », c’est-à-dire remplissant les « conditions requises pour avoir droit de cité ». Nous n’évoquerons pas ici – c’est l’objet d’autres communications du présent ouvrage – les questions relatives à la citoyenneté dans les institutions universitaires stricto sensu. En effet, l’université si l’université est une « cité », plusieurs catégories sont appelées le cas échéant à participer à leur administration, la citoyenneté étudiante se posant alors en termes de participation, en cohabitation (qui peut-être conflictuelle) avec les autres « citoyennetés » (celle des personnels enseignants comme non enseignants). Ce que l’on appelle les « réalisations étudiantes » recouvre une autre réalité. Continue reading ‘Le Cnous a 60 ANS : Citoyennetés étudiantes, cogestion, gestion.’

Journée d’études du 7 novembre sur le logement étudiant : documents

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Affiche sur le site Gallica BNF

A l’occasion de la journée du 7 novembre sur le logement étudiant organisée par l’AAUNEF en lien avec l’UNEF avec le concours de la Cité des mémoires étudiantes et du Germe,(programme) quelques documents issus d’articles des Cahiers du Germe, d’articles parus sur notre site, des fonds d’archives de la Cité des mémoires étudiantes, ou d’autres sources.

Cécile Hochard, « Les œuvres universitaires, 50 ans d’histoire. Un exemple local : le CROUS de Reims », Cahiers du Germe, n° 26, 2006.

Isabelle Aristide, Le CROUS de Paris, des origines aux années soixante », Cahiers du Germe, n° 26, 2006. Continue reading ‘Journée d’études du 7 novembre sur le logement étudiant : documents’

Appel à contributions : Les circulations étudiantes dans l’espace francophone au XXe siècle: institutions, parcours et sociabilités

francophonieColloque organisé à l’Université Concordia, Montréal (7 juillet 2016) et à l’Université de Fribourg (29-30 septembre 2016)

Argumentaire L’organisation de ce colloque en deux étapes cherche à mieux comprendre les réseaux et sociabilités forgés à travers les échanges étudiants qui se multiplient dans le monde francophone au cours du xx- siècle, et en particulier après 1945. Plus précisément, ce colloque vise à éclairer les liens entre, d’une part, la mobilité et les séjours d’étudiants francophones (Canada, Suisse, Afrique subsaharienne, Maroc, Indochine, etc.), facteurs de rencontres et d’initiation à l’«international » , et, d’autre part, les institutions en charge de la mobilité étudiante dans l’espace francophone.

L’exemple de la Cité internationale universitaire de Paris (CIUP) est révélateur. Fondation de droit privé, regroupant un ensemble de résidences universitaires, la CIUP a joué un rôle essentiel dans l’ancrage et l’institutionnalisation des échanges internationaux, tout comme l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF) Continue reading ‘Appel à contributions : Les circulations étudiantes dans l’espace francophone au XXe siècle: institutions, parcours et sociabilités’

Soutenance de thèse Julie Le Mazier, 12 novembre : « Pas de mouvement sans AG »

AG à l'université de Reims 20 mars 2006, mouvement CPE. Photo RM/Cité des mémoires étudiantes

AG à l’université de Reims 20 mars 2006, mouvement CPE. Photo RM/Cité des mémoires étudiantes

Notre amie Julie Le Mazier soutiendra sa thèse de doctorat en sciences politiques, « Pas de mouvement sans AG » : Les conditions d’appropriation de l’assemblée générale dans les mobilisations étudiantes en France (2006-2010). Contribution à l’étude des répertoires contestataires

La soutenance se déroulera le jeudi 12 novembre à 9h, à l’Université Paris 1, centre Panthéon, salle 1, 12, place du Panthéon, 75 005 Paris. (traverser la cour, prendre la galerie de gauche qui longe la rue Soufflot, premier étage).

Le jury sera composé de : Loïc BLONDIAUX (président), Professeur, Université Paris 1, Paula COSSART (examinatrice), Maître de conférences, Université de Lille 3, Olivier FILLIEULE (rapporteur), Professeur, Université de Lausanne, Bertrand GEAY (rapporteur), Professeur, Université de Picardie, Isabelle SOMMIER (directrice de thèse), Professeure, Université Paris 1.

Résumé : la thèse s’attache à rendre compte des conditions pratiques et symboliques d’appropriation par les étudiants grévistes de la seconde moitié des années 2000 en France d’une forme d’organisation, l’assemblée générale (AG), qui fait partie de leur répertoire contestataire depuis les années 1960. Il s’agit ainsi de comprendre comment des formes d’action se reproduisent d’une mobilisation à l’autre, c’est-à-dire comment des acteurs en viennent à avoir recours à l’une plutôt qu’à d’autres qu’ils connaissent, comment ils en font l’apprentissage et comment ils la transforment à la marge en la pratiquant. Elle s’appuie principalement sur une enquête ethnographique menée sur les mobilisations qu’ont connu trois sites universitaires entre 2006 et 2010. Continue reading ‘Soutenance de thèse Julie Le Mazier, 12 novembre : « Pas de mouvement sans AG »’