lecture: Jiri Pelikan, Io, esule indigesto – il PCI e la lezione del 68 di Praga

Jiri PELIKAN Io, esule indigesto – Il Pci e la lezione del ’68 di Praga Reset – Rome 1998. Ancien directeur de la télévision tchécoslovaque lors du «Printemps de Prague», ce livre de Jiri Pelikan nous intéresse ici car il a été également le dirigeant de l’Union internationale des étudiants de la période de la déstalinisation (voir notre «spécial N° 2 internationales étudiantes» et notamment son témoignage à nos II° rencontres de 1996). Exil «non digéré» en Italie d’où il continue de l’extérieur sa lutte pour «un socialisme à visage humain», le gros du livre traite des rapports difficiles avec un PC Italien qui – tout en se proclamant ouvert et «euro-communiste», se refuse longtemps à établir des contacts, tant officiels qu’officieux, avec les «dissidents». Continue reading ‘lecture: Jiri Pelikan, Io, esule indigesto – il PCI e la lezione del 68 di Praga’

lecture: Nelcya Delanoe, Nanterre la folie

Nelcya DELANOE Nanterre la folie Seuil 1998. Dans la production éditoriale du trentième anniversaire de mai 68, voici un livre qui n’a pas de prétention historique. Pas de énième commémoration avec les mêmes dates, faits et personnages, mais un essai original et agréable à lire.
Professeur spécialiste d’histoire américaine, Nelcya Delanoë nous conte son université : Nanterre. Le livre nous rappelle un documentaire : des images d’actualité (la rentrée et la grève de 1995 en ouverture), les relations avec les étudiants, les collègues, le tout illustré de témoignages et d’entretiens(tant avec des «anciens» des débuts de Nanterre et de 68 qu’avec des étudiants actuels). Continue reading ‘lecture: Nelcya Delanoe, Nanterre la folie’

lecture : CCAS, Les jeunes et leurs vacances

C.C.A.S. Les jeunes et leurs vacances 1998

Depuis plus d’une année, les CMCAS et la CCAS (Caisse centrale d’activités sociales) d’EDF (équivalent des Comités d’entreprise) se penchent sur les jeunes et leurs vacances. Un forum national, préparé par dix forums régionaux a été l’occasion pour la CCAS de sortir ce document «donnant la parole a tous les autres acteurs du champ social : éducateurs, psychologues, chercheurs, responsables d’associations, élus des collectivités»  Continue reading ‘lecture : CCAS, Les jeunes et leurs vacances’

lecture : Patrick Balcaen, Mouvements étudiants

Patrick BALCAEN Mouvements étudiants Editions Labor – Bruxelles 1995. Belgique, 1994. Le décret Lebrun, réorganisant l’enseignement supérieur hors université en 25 grandes écoles, est voté le 20 octobre 1994 au Conseil de la communauté française. Deux jours auparavant, 20 000 étudiants manifestent à Bruxelles pour demander le report du vote. Le 27 octobre, 30 000 étudiants manifestent à Liège pour exiger le retrait du texte. Le 7 novembre, le décret Lebrun est suspendu, ce qui n’empêche pas le 9 novembre 30 000 étudiants de manifester leur vigilance à Namur. A l’échelle de la Belgique, c’est une mobilisation étudiante équivalente à celle de 1986 en France. La comparaison pourrait aller plus loin, mais il faut prendre en compte la spécificité Belge. Etat fédéral (avec Bruxelles, La Flandre et la Wallonie), de petite taille – permettant que les manifestations «centrales» aient lieu dans une ville ou une autre – le paysage politico-syndical étudiant ne ressemble pas à celui de la France. D’où l’intérêt du premier chapitre «les précurseurs».  «Le mouvement étudiant est peu structuré. Il fonctionne par à-coups au gré des réformes». Mais depuis le début de la décennie, «des associations étudiantes soucieuses de dépasser la guindaille (le folklore) commencent pourtant à voir le jour». Ces associations sont différentes suivant les facultés ou les écoles, tant en fonction de leurs orientations que de l’attitude des autorités. Dans certaines, elles participent au Conseil d’administration, dans d’autres non. A Bruxelles, en 1989 les écoles supérieures se groupent dans l’ACEES qui initiera sa première mobilisation de masse par une manifestation de 9 000 étudiants contre le permis à points. L’AGEC se crée à Charleroi en 1993 et mobilise car la ville allait offrir des facilités à l’Université Libre de Bruxelles «qu’on n’avait pas pour les écoles supérieures». Continue reading ‘lecture : Patrick Balcaen, Mouvements étudiants’

biographie : membres du conseil de la FMJD (Londres 1945).

Composition du Conseil de la FMJD

Document fourni par Pierre Rostini pour les Cahiers du Germe trimestriel, n° 6, 1998.

L’organe suprême de la Fédération est le congrès mondial, et dans l’intervalle des congrès, un conseil gère les affaires, conseil composé de représentants de tous les pays présents à cette conférence, de la manière suivante : 8 membres – USA, 6 membres pour – Grande Bretagne, France, Chine, URSS, 4 membres pour – Yougoslavie, 3membres pour – Afrique du Nord, Australie, Belgique, Canada, Tchécoslovaquie, les Indes, Italie, Mexique, Hollande, Pologne, Espagne, Ukraine, 2 membres pour – Autriche, Bulgarie, Biélo-Russie, Cuba, Danemark, Grèce, Hongrie, Norvège, Palestine, Roumanie, Suède, 1 membre pour – Afrique du Sud, Albanie, Burma, Ceylan, Chypre, Equateur, Estonie, Egypte, Finlande, Gambie, Côte d’Or, Islande, Indonésie, Iran, Jamaïque, Lituanie, Lettonie, Luxembourg, Mongolie, Panama, Nouvelle Zélande, Nigéria, Siam, Sierra Leone, Suisse, Trinidad, Turquie, Vénézuela, Guatemala, Porto-Rico; Il est proposé d’inviter en outre au Conseil un observateur du Mouvement des Jeunes Anti-nazis de Berlin. Continue reading ‘biographie : membres du conseil de la FMJD (Londres 1945).’

Regards juridiques, sociologiques et politiques sur les structures de l’UNEF

Le droit positif ignore le syndicalisme étudiant. En effet, le droit syndical est lié à l’exercice d’une profession (salariée ou indépendante), et les règles juridiques en vigueur ne reconnaissent pas le fait d’étudier comme une profession. En conséquence, le droit syndical reconnu en 1884, ne s’applique pas aux étudiants. C’est pourtant au cours de cette décennie que se sont constituées les associations générales d’étudiants, bien avant la loi de 1901 qui instaure la liberté d’association[1]. Et c’est plusieurs années après l’adoption de cette loi que se constitue une association d’AGE : l’UNEF. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ceux qui constituent l’Union nationale des AGE de France ne se sont pas immédiatement engouffrés dans l’ouverture légale de cette première année du siècle pour constituer enfin ouvertement un groupement national. La constitution de l’UNEF est bien le produit de certaines volontés d’étudiants et de l’Etat ainsi que le décrit Alain Monchablon, et non un mouvement impétueux et spontané que seules les limitations légales auraient bridé. Continue reading ‘Regards juridiques, sociologiques et politiques sur les structures de l’UNEF’

L’Union des Grandes Ecoles de 1947 à 1971

L’objet de ce séminaire n’est pas de faire une histoire complète et exhaustive de l’UGE. Il s’agit d’essayer de répondre au moins partiellement à certaines questions concernant une organisation relativement originale au sein du mouvement étudiant, celle-ci n’étant ni une AGE, ni un office de l’UNEF, ni un mouvement politique[1].

Nous savons tous que la mémoire étudiante est extrêmement parcellaire et un des objectifs du GERME est de la rétablir. S’il reste quelques traces de l’action de l’UNEF dans la mémoire des militants étudiants d’aujourd’hui, l’UGE semble quant à elle, avoir été complètement oubliée. Pour ceux qui ont entendu parler de l’UGE, ils confondent volontiers et souvent à juste titre, son histoire avec celle de l’UNEF. Ce qui nous intéresse donc dans le cadre de ce séminaire, ce sont les raisons pour lesquelles une telle organisation s’est créée et a fonctionné pendant plus de 20 ans. Continue reading ‘L’Union des Grandes Ecoles de 1947 à 1971’

Années 30 : l’UNEF change de cap

La Première guerre mondiale et ses conséquences ont fait sortir le milieu étudiant du XIXe siècle[1]. Si par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui il reste « socialement étroit, dans ses effectifs comme dans son recrutement »[2], les étudiants de l’entre-deux-guerres ne sont plus ceux qui avaient fondé l’Union Nationale des Associations Générales d’Etudiants de France en 1907.  

L’UNEF ET LES TRANSFORMATIONS DU MONDE ETUDIANT

Arrêtons-nous quelques instants sur l’évolution du milieu étudiant dans l’entre-deux-guerres. Celle-ci se caractérise d’abord par «la lente progression des effectifs»[3]. En 1920, après les coupes sombres opérées par la Première guerre mondiale, le nombre d’étudiants a rattrapé le niveau atteint en 1914. 45 000 étudiants fréquentent alors les établissements de l’enseignement supérieur. Pendant quinze ans, les effectifs progressent régulièrement chaque année pour atteindre près de 93 000 étudiants en 1934. Si au milieu des années trente l’arrivée à l’Université des classes creuses de la Première guerre mondiale remet en cause pendant un temps cette évolution[4], le fléchissement n’est que conjoncturel ; la lente démocratisation du second degré prépare des augmentations bien plus importantes[5]. A la veille de la mobilisation, 90 000 étudiants fréquentent l’enseignement supérieur. Continue reading ‘Années 30 : l’UNEF change de cap’

Regards juridiques, sociologiques et politiques sur les structures de l’UNEF

Le droit positif ignore le syndicalisme étudiant. En effet, le droit syndical est lié à l’exercice d’une profession (salariée ou indépendante), et les règles juridiques en vigueur ne reconnaissent pas le fait d’étudier comme une profession. En conséquence, le droit syndical reconnu en 1884, ne s’applique pas aux étudiants. C’est pourtant au cours de cette décennie que se sont constituées les associations générales d’étudiants, bien avant la loi de 1901 qui instaure la liberté d’association[1]. Et c’est plusieurs années après l’adoption de cette loi que se constitue une association d’AGE : l’UNEF. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ceux qui constituent l’Union nationale des AGE de France ne se sont pas immédiatement engouffrés dans l’ouverture légale de cette première année du siècle pour constituer enfin ouvertement un groupement national. La constitution de l’UNEF est bien le produit de certaines volontés d’étudiants et de l’Etat ainsi que le décrit Alain Monchablon, et non un mouvement impétueux et spontané que seules les limitations légales auraient bridé. Continue reading ‘Regards juridiques, sociologiques et politiques sur les structures de l’UNEF’

Les AGE de l’UNEF. Leurs statuts juridiques, essai de recensement.

Bref aperçu de 1880 à nos jours[1]

[1] Ce texte est un rapport au Président de la FAGE  VIIème Congrès de la FAGE – Lille – Novembre 1996, qu’Olivier Raeis a présenté au séminaire du GERME du 15 janvier 1997.

Aujourd’hui, à la veille de la célébration du 90ème anniversaire de la grande Union Nationale des Associations Générales d’Etudiants de France (UNAGEF dite UNEF), on peut faire un bilan des actions et réalisations de ces AGE. Celles-ci se sont fondées dans les grandes villes universitaires à la fin du siècle dernier , apparemment sous la poussée des autorités qui avaient pour intention de créer des associations d’étudiants qu’elles pourraient contrôler, ce qui ne fut pas forcément C’est en 1906 qu’elles prirent la décision de se fédérer, et tinrent pour cela leur premier congrès en 1907 à Lille. C’est cette date que l’on peut fixer comme étant la naissance du mouvement étudiant français. Mouvement ne se voulant pas politique ni confessionnel. Les AGE, au moment de la fondation de l’UNEF, possèdent déjà des biens qu’elles mettent à disposition des étudiants ( ex : l’AGE Lille qui organise le premier congrès de l’UNEF au 49, rue de Valmy, son siège social). Ces locaux ont, au fil du temps, eu des destins divers, dans leurs usages et dans leurs propriétaires. Continue reading ‘Les AGE de l’UNEF. Leurs statuts juridiques, essai de recensement.’