lecture : soutenance de thèse, présentation de Valérie Becquet

Le 1er mars 2001, Valérie Becquet a soutenu sa thèse de Doctorat de Sciences de l’éducation, intitulée Fondements et dimensions de la participation associative des étudiants à l’Université (477 pages + annexes). Son jury était composé d’Alain Coulon (professeur à l’Université de Paris VIII), de Dan Ferrand-Bechman (professeur à l’Université de Paris VIII), de Pierre Merle (professeur à l’IUFM de Bretagne), d’Henri Peyronie (professeur à l’Université de Caen) et de Roger Sue (professeur à l’Université de Caen). Ce texte présente les grandes lignes de ce travail.

Publié dans les Cahiers du Germe trimestriel, n° 2001 Continue reading ‘lecture : soutenance de thèse, présentation de Valérie Becquet’

lecture : Marnix Dressen, De l¹amphi à l¹établi, les etudiants maoïstes à l¹usine, 1967-1989

« Fuir le monde étudiant »

DRESSEN, Marnix, De l¹amphi à l¹établi, les etudiants maoïstes à l¹usine, 1967-1989, Paris, Belin 2000, 431 p. Issu d’une thèse de doctorat en même temps que d’une expérience personnelle, De l’Amphi à l’Etabli n’est pas un récit, mais une analyse et une interprétation du phénomène qui vit entre 1967 et 1989 (date de l’enquête), mais pour l’essentiel entre 1970 et 1973, 2000 à 3000 jeunes étudiants et lycéens abandonner leurs études sous l’influence du maoïsme pour s’embaucher en usine et devenir ce que le jargon militant appelait des « établis «. Continue reading ‘lecture : Marnix Dressen, De l¹amphi à l¹établi, les etudiants maoïstes à l¹usine, 1967-1989’

lecture: Sonia Lefeuvre, Les associations et syndicats étudiants : un moyen d’intégration ?,

LEFEUVRE, Sonia, Les associations et syndicats étudiants : un moyen d’intégration ?, mémoire de Maîtrise de Sociologie sous la direction d’Alain Vilbrod, Université de Bretagne Occidentale, 2000, 106 pages + annexes.

Toujours à la recherche de travaux sur l’engagement actuel des étudiants, nous scrutons l’horizon. Après Lyon et le travail de Thierry Lichet, nous voici à Brest en compagnie de Sonia Lefeuvre. Notons immédiatement l’existence d’un point commun entre ces deux étudiants : la participation à une association. « […] ayant eu l’occasion de faire un voyage au Portugal avec une association étudiante d’histoire, je me suis rendue compte qu’il y avait une vie à la faculté, en dehors des cours et de la bibliothèque. Continue reading ‘lecture: Sonia Lefeuvre, Les associations et syndicats étudiants : un moyen d’intégration ?,’

lecture : Didier Fischer, L’histoire des étudiants en France de 1945 à nos jours

« Un pavé contre les mythes »

FISCHER, Didier, L’histoire des étudiants en France de 1945 à nos jours, Paris, Flammarion, 2000, 611 p. Un « pavé » pour traiter du mouvement étudiant, cela s’imposait : le livre de Didier Fischer en effet offre une somme de plus de six cents pages qu’on attendait sur l’histoire des étudiants en France depuis 1945. Pourtant il faut prendre le titre au sérieux : issu d’une thèse d’histoire soutenue en 1999, il s’agit  d’une étude d’ensemble sur les étudiants dans leur masse, depuis 1945, et non d’une histoire des seuls mouvements étudiants. Délibérément d’ailleurs, le chapitre consacré à Mai 1968 n’occupe qu’une quarantaine de pages, bien venues, sur le total ; mais il est inséré dans une perspective large et prend place dans une deuxième partie consacrée à la période 1962-1969, « temps des mutations et des crises », après une période 1945-1962 qui serait celle d’une longue « après-guerre », et avant  les années de 1969 à nos jours, celles de « l’expansion universitaire et des nouveaux étudiants ». Continue reading ‘lecture : Didier Fischer, L’histoire des étudiants en France de 1945 à nos jours’

lecture : Geneviève Dreyfus-Armand, Robert Frank, Marie-France Levy, Michelle Zancarini-Fournel, Les années 68. Le temps de la contestation

DREYFUS-ARMAND, Geneviève, FRANK, Robert, LEVY, Marie-France, ZANCARINI-FOURNEL, Michelle, Les années 68. Le temps de la contestation, Bruxelles, Editions Complexe/IHTP-CNRS, 2 000, 525 p. Le colloque avait été passionnant, l’ouvrage qui en est issu ne l’est pas moins. Ce qui le rend tour particulièrement intéressant, c’est le croisement de divers champs d’investigation. Les figures tutélaires du mouvement de mai – en particulier Che Guevara, la plus durable, surplombent le passage de l’anti-colonialisme à l’anti-impérialisme et au tiers mondisme. Les années 68, c’est aussi l’amorce de profondes transformations dans l’habitus, les manières de se vêtir à partir de l’impulsion venue de l’Angleterre, les pratiques culturelles et, par conséquent, la « création » artistique à proprement parler, selon des temporalités contrastées. La chanson d’Antoine sur les  cheveux longs qui avait été évoquée comme emblématique lors du colloque a disparu du volume. Pourtant, elle faisait sens. Continue reading ‘lecture : Geneviève Dreyfus-Armand, Robert Frank, Marie-France Levy, Michelle Zancarini-Fournel, Les années 68. Le temps de la contestation’

biographie : présidents de la MNEF 1948-2000

Liste des présidents de la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNEF) de sa création en 1948 à sa dissolution en 2000. Etablie à partir de Jean-Jacques Hocquard, Dictionnaire des 40 ans, (MNEF, 1988) et complétée par Robi Morder.  Continue reading ‘biographie : présidents de la MNEF 1948-2000’

Les architectes et le mythe de Mai 68

Le travail de thèse(1) s’est plus particulièrement attaché aux composantes sociales de la production architecturale en partant du constat que l’objet architectural est le fruit, certes, de conceptions, de parti-pris individuels, mais aussi du fonctionnement d’un champ architectural.

Il a d’abord fallu isoler les instances spécifiques d’affiliation des architectes (des ateliers des Beaux-Arts aux lieux de sociabilité en passant par les groupes politiques ou les UP contemporaines…), de légitimation (revues, recherche, prodution théorique…) et de consécration (concours, expositions, prix divers…), de 1968 au début de la décennie 1980 essentiellement, en s’interrogeant sur les modalités de constitution d’une signature.

En s’attachant plus particulièrement aux « architectes-intellectuels » (définis comme producteurs de biens symboliques élaborant une réflexion sur leur travail qui oriente des prises de position publiques), il s’agissait d’identifier les modalités de constitution et d’évolution d’un espace de production (écrite, dessinée et construite) spécifique qui conditionne l’autonomie de la production architecturale. Se retrouvait en outre, toute proche, au cœur de ma démarche, l’idée gramscienne d’un intellectuel pensé comme l’émanation critique d’un milieu auquel il donne les moyens de se penser.

L’affirmation que le collectif et l’individu sont coproduits par l’action sociale et qu’ils sont donc historiquement variables a par ailleurs contribué à fixer le cadre d’une démarche socio-historique. L’objet social se construit donc aux frontières d’actions collectives et individuelles, entre dispositifs et dispositions, et les modalités de cette construction évoluent dans le temps.

Et c’est là, au carrefour de ces logiques que s’est progressivement dessinée la silhouette presque écrasante des « événements » de 68. Ce moment de crise, en les exacerbant, offrait en effet une excellente lisibilité des positions et permettait de mieux comprendre les logiques à l’œuvre au sein du champ architectural. Repérée à travers la quarantaine d’entretiens menés auprès des acteurs ou témoins de ces années-là, mais aussi au fil du travail bibliographique préliminaire, cette silhouette s’est nettement affinée par la suite grâce à la lecture des archives, administratives essentiellement, qui se sont ouvertes une fois expiré le délai légal des trente années. Des archives qui m’ont notamment montré que contrairement au caractère mythique qu’ont revêtu les « événements » au gré de la sédimentation, depuis 30 ans, des récits d’acteurs, pas grand chose en fin de compte n’avait réellement eu lieu au cours du mois de Mai, tout du moins pour ce qui concernait l’architecture. Beaucoup de choses se sont en effet passées en Mai, très importantes, essentielles, mais la teneur des événements chez les architectes a plutôt à voir avec une « sortie du ghetto », une évasion hors du champ de l’architecture, qu’avec un réel moment de transformation de leur monde. De nombreuses transformations avaient en effet déjà profondément transformé l’enseignement, et ce sont les années qui suivent immédiatement 68 qui vont chambouler la division du travail et le rapport à la commande qui régissait jusqu’ici l’activité des architectes.

Lorsque les porte-paroles plus ou moins autorisés de cette génération reviennent sur ces années-là, ils ont l’habitude, surtout pour ceux d’entre eux qui se sont le plus intensément engagés, de dire que cette génération qui voulait changer le monde n’a pour finir pas changé grand-chose, sinon rien du tout. En reprenant les termes sur lesquels s’achève notre introduction, on pourrait leur objecter de manière provocante et pour ce qui concerne notre objet qu’ils trompent et surtout qu’ils se trompent. En fait, il faudrait dire plus précisément en quoi ils se trompent. Nous l’avons en effet assez dit pour les architectes, cette génération a changé énormément de choses. Il est vrai cependant que ces changements ne répondaient pas toujours aux revendications originelles (encore que, nous l’avons vu, la chose se révèle bien plus complexe et lutter contre les « féodalités » n’a rien d’anodin). Mais pour finir, cette génération n’aurait-elle instauré qu’une nouvelle division du travail, se superposant à l’ancienne, qu’elle aurait au bout du compte changé énormément de choses. C’est vrai, le travail est donc toujours divisé, contrairement à ce que cette génération désirait à ses origines, mais une nouvelle division du travail, ce n’est pas rien. Plus rien ne sera comme avant, c’est faux, mais tout est un peu changé et ça compte. Cette nouvelle division du travail a partie liée avec le morcellement des opérations et surtout la généralisation du concours sur invitations qui revient tout au long de ce travail comme un miroir, en négatif, des revendications de 68, contre les « féodalités », contre les « mandarins », contre le déclassement, contre la qualité, pour la qualité, pour la conception et le projet, pour le versant intellectuel, pour l’apport des compétences et la pluridisciplinarité, comme une réponse – partielle – aux questions d’abord confusément posées dès 1965-1966.

Dire que tout cela découle en droite ligne des « événements » de 68 est certainement abusif, mais omettre ce lien causal est une erreur. Ce lien est donc complexe, j’ai assez essayé de l’isoler au fil des pages de ma thèse, mais il existe, c’est certain.

Jean-Louis Violeau

Les Cahiers du Germe n° 22-23-24, 2000

1 Résumé de la thèse de doctorat en Urbanisme et aménagement, Ville et environnement Doctorat Le projet architectural et urbain, soutenue le 10 décembre 2002 Directeur : Monique Eleb Jury : Jean-Louis Cohen, Jean-Charles Depaule, Gérard Mauger, Michelle Zancarini.

lecture : Aurélie Ferreiro, Une certaine idée du syndicalisme autour de la guerre d’Algérie (1954-1962); du corporatisme au rejet de l’apolitisme dans les syndicats enseignant (SNI) et étudiant (UNEF) de la Loire et du Rhône

Ferreiro, Aurélie, Une certaine idée du syndicalisme autour de la guerre d’Algérie (1954-1962); du corporatisme au rejet de l’apolitisme dans les syndicats enseignant (SNI) et étudiant (UNEF) de la Loire et du Rhône. Mémoire de maîtrise sous la diretion de M.Bernard DELPAL, Université Jean Monnet, Saint Etienne, année 1997-1998, 188p. Sous ce titre, taillé large, on a une étude parallèle de deux sections départementales du SNI et de l’Association Générale des Etudiants de Lyon (AGEL) pendant la guerre d’Algérie et face à elle. Continue reading ‘lecture : Aurélie Ferreiro, Une certaine idée du syndicalisme autour de la guerre d’Algérie (1954-1962); du corporatisme au rejet de l’apolitisme dans les syndicats enseignant (SNI) et étudiant (UNEF) de la Loire et du Rhône’

lecture : Kosher-Spohn, Christiane , Mouvement étudiant et critique du fascisme en Allemagne dans les années 60

Kosher-Spohn, Christiane , Mouvement étudiant et critique du fascisme en Allemagne dans les années 60, Paris, L’Harmattan, 1999, 312 p. S’interrogeant sur le passé nazi de leur pays – interrogation qui fut en effet le point d’articulation du mouvement des années soixante -, les étudiants d’Allemagne de l’Ouest adressèrent d’abord leurs demandes d’éclaircissement aux professeurs d’université et se virent, au mieux, opposer la neutralité de la science, au pire le schéma manichéen qui rejetait toute ébauche d’interprétation marxiste en ce qu’elle était prétendument entachée par la revendication du monopole par la RDA dont la légitimité reposait sur l’héritage de l’antifascisme. Quelques aînés, principalement regroupés autour de la revue das Argument, ouvrirent des pistes au début des années soixante et permirent de redécouvrir les auteurs des années trente et quarante, les Walter Benjamin, Thalheimer ou Bauer, voire Arthur Rosenberg. Hannah Arendt, ou du moins la façon dont sa théorie du totalitarisme fut officiellement instrumentalisée, fit en revanche, contrairement à ce qui se passe actuellement, l’objet d’un rejet quasi-unanime de la gauche. Continue reading ‘lecture : Kosher-Spohn, Christiane , Mouvement étudiant et critique du fascisme en Allemagne dans les années 60’

biographie : liste des présidents de l’UNEF, 1944-1971

Les congrès de l’UNEF se tenaient traditionnellement dans la période des congés de Pâques, en avril. Le mandat des présidents – mandat renouvelable – va donc d’avril à avril. Toutefois, entre deux congrès, c’est un conseil d’administration qui peut être amené à désigner un nouveau président en cas de démission. Continue reading ‘biographie : liste des présidents de l’UNEF, 1944-1971′