biographie: Pierre-Louis Marger

En avril 1996, pour le colloque «50 ans de syndicalisme étudiant» organisé par RESSY et les UNEF avec le concours du GERME, Jean-Paul Molinari était à nouveau là. (voir Pierre-Louis Marger, « Les étudiants, l’armée et le service militaire ». Il a pu croiser Pierre-Louis Marger qui intervenait également au colloque. Je ne sais pas s’ils se connaissaient bien, mais leurs itinéraires se sont bien souvent rencontrés : Pierre-Louis Marger avait 10 ans de plus, mais il a été aussi à l’UNEF, dans l’Union des Grandes Ecoles, s’est battu contre la guerre d’Algérie. Responsable des cadres CGT, il était depuis sa retraite administrateur CGT au Conservatoire nationale des Arts et Métiers. Il s’est éteint en 2003, durant l’éte de la canicule.

Robi Morder

lecture : Gilles Moreau (coordonné par), Les patrons, l’Etat et la formation des jeunes

Gilles MOREAU (coordonné par), Les patrons, l’Etat et la formation des jeunes.La dispute. Paris. 2002. Comme le souligne dans son introduction Gilles Moreau, «les historiens nous apprennent que ces transformations récentes ne sont pas nouvelles (…) elles rejouent, sur le theatre contemporain, en habits d’aujourd’hui, une pièce aussi ancienne que l’enseignement professionnel lui-meme, celles des rapports complexes et souvent conflictuels que n’ont jamais cessé d’entretenir à son propos l’école et l’entreprise». Nous ne saurions rester indifférents à la question de la formation professionnelle et de «l’insertion», question qui est au cœur le plus souvent – que ce soit de manière formulée ou, au contraire, latente – des mobilisations de la jeunesse scolarisée sur les questions de «sélection», de «dévaluation des diplomes», etc… L’intérêt de cet ouvrage collectif[1] c’est qu’il examine sous différents aspects (et pour diverses périodes) la manière dont l’Etat a été investi par les organisations ouvrières de défendre la formation professionnelle – au travers de l’enseignement public, de diplômes à valeur nationale et reconnus – face au(x) patronat(s), plutot soucieux de rentabilité immédiate. Continue reading ‘lecture : Gilles Moreau (coordonné par), Les patrons, l’Etat et la formation des jeunes’

lecture : J.W. Dereymez (dir.), Etre jeune en France, 1939-1945

J.W. DEREYMEZ (Dir.), préface de François BEDARIDA , Etre  jeune en France, 1939-1945,  L’Harmattan ( collection « mémoires du XXème  siècle ») 2001 , 352 p Fruit d’un colloque tenu à Grenoble en 1997, c’est un recueil d’un grand intérêt : toutes les questions ou presque y sont abordées à travers les témoignages et études d’une trentaine d’auteurs (où manque pourtant l’intervention de Marc Ferro, évoquée pourtant). Laissant de côté le découpage suivi qui aborde successivement la jeunesse comme réalité et représentations, puis Vichy et la jeunesse, les organisations de jeunesse, la jeunesse et la résistance pour enfin, assez curieusement  traiter à part jeunesse et communisme,  retenons deux th èmes majeurs qui parcourent les contributions : la question de l’organisation de la jeunesse, et celle des générations. Continue reading ‘lecture : J.W. Dereymez (dir.), Etre jeune en France, 1939-1945’

lecture : CODHOS, Congrès du monde ouvrier, France, 1870-1940. Guide des sources

CODHOS, Congrès du monde ouvrier – France, 1870-1940. Guide des sources, Paris, CODHOS éditions, 2002, 169 p. Le CODHOS (Collectif des Centres de Documentation en Histoire Ouvrière et Sociale), qui regroupe plusieurs services d’archives, bibliothèques et centres de recherche conservant des sources utiles pour l’histoire sociale, a présenté [1] et publié sa première réalisation collective : l’inventaire des congrès du monde ouvrier. Après une brève présentation du et des projet(s) du CODHOS, ce guide des sources est structuré en deux grandes parties : une brève présentation pratique de chaque institution patrimoniale , puis, congrès par congrès, de 1870 à 1940, la recension des documents imprimés disponibles pour chacun de ceux-ci. Ces congrès sont répartis en quatre grandes catégories : les premiers « congrès ouvriers et socialistes » [2], les congrès syndicaux [3], ceux des « partis ouvriers » [4] puis ceux des mouvements coopératifs, mutualistes et associatifs [5]. Continue reading ‘lecture : CODHOS, Congrès du monde ouvrier, France, 1870-1940. Guide des sources’

lecture: Anne-Marie Sohn, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960

Anne-Marie SOHN, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960, Paris, Hachette Littérature, 2001, 430 p. (La vie quotidenne) Rendre compte du livre d’Anne-Marie Sohn relève de la gageure : c’est l’époque de ma propre jeunesse qu’elle met en scène, même si, en fin d’ouvrage, elle signale le fossé qui s’est creusé et que j’avais perçu à l’époque, entre la génération du baby boom qu’elle examine et celle des enfants de la guerre, nés entre 1937 et 1945. Pourtant, les plus jeunes d’entre eux ont eu 20 ans en 1965, sont à la fois dedans et dehors. Cette histoire d’en bas, de la vie quotidienne est passionnante, même si elle ne donne qu’une image partielle en ce sens qu’en est exclue l’«unité de génération», pour parler comme Karl Mannheim, certes la mieux connue, notamment au GERME, celle des étudiants et lycéens en mouvement. Continue reading ‘lecture: Anne-Marie Sohn, Age tendre et têtes de bois. Histoire des jeunes des années 1960’

lecture: trois livres sur l’Algérie. Mohamed Harbi, Une vie debout; Houari Mouffok, Parcours d’un étudiant algérien, de l’UGEMA à l’UNEA; Jean Sprecher, A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962.

HARBI, Mohamed dans Une vie debout (mémoires politiques, tome I : 1945-1962), La découverte, 2001, MOUFFOK Houari  Parcours d’un étudiant Algérien, de l’UGEMA à l’UNEA, Bouchene, 1999. SPRECHER, Jean A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962. Bouchene, 2000.

En quelques semaines, plusieurs ouvrages viennent enrichir notre connaissance sur la période de la guerre d’Algérie. Mohamed HARBI, dans Une vie debout (mémoires politiques, tome I : 1945-1962), La découverte, 2001, publie ainsi une première partie de ses mémoires. Appliquant à son témoignage la méthode du chercheur renommé qu’il est, cela donne un ouvrage reompant avec l’héroïsation habituelle de l’autobiographie. Continue reading ‘lecture: trois livres sur l’Algérie. Mohamed Harbi, Une vie debout; Houari Mouffok, Parcours d’un étudiant algérien, de l’UGEMA à l’UNEA; Jean Sprecher, A contre-courant, étudiants libéraux et progressistes à Alger 1954-1962.’

biographie: François Borella

BORELLA François, Charles, Joseph, André. Né le 16 février 1932 à Nancy (Meurthe et Moselle) ; marié le 27 août 1957 avec Marie-Claire de Thomassin de Montbel ; cinq enfants ; dirigeant local (1954-1955) puis national (1955-1956) de l’UNEF ; membre du PSU depuis 1960, de sa Direction Politique Nationale de 1969 à 1974, membre du Comité Directeur du PS de 1974 à 1979 ; Professeur de droit ; conseiller municipal de Nancy de 1983 à 2002, conseiller régional de Lorraine de 1986 à 1998; Continue reading ‘biographie: François Borella’

Les comités d’action lycéens

barricades CAL

Premier numéro du journal des CAL, mai et juin 1968

Des lycéens en mouvement au(x) mouvement(s) lycéens : de la dépendance à l’autonomie.

D’abord, il conviendra de définir l’objet « mouvement lycéen », sans tomber dans le piège de l’anachronisme. Le lycéen du dernier tiers du XX° siècle n’est pas celui de la troisième république, et ne peut être assimilé avec l’élève de lycée du XIX°,  facilement intégré (comme l’étudiant) dans la “ jeunesse des écoles ”. Il y a t’il – selon qu’on dégage une continuité ou non – un seul objet, ou plusieurs, selon les périodes ? il faut en tout état de cause examiner sous toutes ses coutures l’élève de l’enseignement secondaire, ce que le colloque « Lycées et Lyéens en France » a commencé à faire.

Des lycéens en action, et parfois nombreux, il y en a eu, et ce dès le XIX° siècle. Mais un mouvement lycéen ? Dès qu’il s’agit de nommer non les individus mais la collectivité, c’est le vocable étudiant qui est d’abord utilisé, comme s’il s’agissait du seul légitime. Ainsi, par exemple, la « manifestation étudiante » du 11 novembre 1940 à l’Etoile est à 80-90% composée de lycéens[2], et chaque année, l’association « Mémoire des Etudiants Résistants » en célèbre l’anniversaire devant le monument des six lycéens fusillés du lycée Buffon.  Pendant la guerre d’Algérie, des actions (et affrontements) ont lieu dans les lycées, mais c’est de l’UNEF et des étudiants qu’il est fait état en tant que groupe social, tant dans l’histoire “ mythique ” véhiculée par les organisations, que dans la recherche scientifique elle-même[3].

De grandes mobilisations d’élèves de l’enseignement secondaire vont ponctuer ce dernier tiers du siècle en deux grandes vagues, celle des “ années 1968 ” et celle postérieure au mouvement “ Devaquet ”. Continue reading ‘Les comités d’action lycéens’

lecture : Yohanna Talopp, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom

Yohanna TALOPP, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom,  Maîtrise, Université Paris III – Sorbonne Nouvelle, 2002, 122 p. (sous la dir. de M. Charlot). L’ambition principale de cette étude, réalisée à l’Université d’Oxford Brookes grâce à l’échange ERASMUS, est d’analyser la représentation étudiante au Royaume-Uni. Yohanna Talopp observe l’organisation et les activités de l’Oxford Brookes Student Union (OBSU), qu’elle décrit comme un ‘syndicat étudiant moderne et actif’. Ensuite, elle situe ce cas local dans le cadre national en analysant le rôle et la trajectoire du National Union of Students (NUS). Continue reading ‘lecture : Yohanna Talopp, Student representation : a study of student unions and the National Union of Students of the United Kingdom’

lecture: Jean-Michel Barreau, Vichy, contre l’école de la République

Jean-Michel BARREAU, Vichy, contre l’école de la République, Paris, Flammarion, 2001. Par-delà son sujet, voilà un livre qui nous rappelle utilement que les questions d’éducation sont avant tout des questions idéologiques et politiques. Que le régime de Vichy se soit attaqué à l’école républicaine, qu’il ait révoqué une partie de ses maîtres et interdit d’enseignement les juifs, qu’il ait appuyé sur la classe sa propagande et mis à l’index nombre de manuels scolaires, tout cela nous est bien connu au moins depuis les années soixante-dix. L’originalité du livre de Jean-Michel Barreau est ailleurs. Continue reading ‘lecture: Jean-Michel Barreau, Vichy, contre l’école de la République’