Nanterre: 50 ans.

En 1963, était posée la première pierre de la faculté de Nanterre. Devenue Paris 10, puis Paris Ouest Nanterre la Défense (POND) elle célèbre son demi-siècle d’implantation, loin de la maison-mère de la Sorbonne. L’émission de France Culture, « Rue des Ecoles » du 26 novembre a consacré ses dix dernières minutes à cet anniversaire avec Robi Morder, président du Germe, qui a évoqué les analogies entre l’hier et le contemporain des « universités nouvelles », elles aussi pionnières en leur temps, et institutionnalisées ensuite, ce qui peut expliquer à la fois les permanences et les mutations, les enjeux de mémoire non seulement pour les mouvements étudiants mais aussi par les personnels, enseignants ou BIATOSS. Sur le site de l’université les manifestations du cinquantenaire.

D’un 11 novembre à l’autre, il y a 70 ans le congrès extraordinaire de l’UNEF

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Le congrès et les étudiants en monôme rue Soufflot

Du 12 au 16 novembre 1944 un congrès extraordinaire de l’UNEF est convoqué dans la capitale. De nombreux congressistes, participent aux cérémonies qui marquent ce 11 novembre dans ce Paris libéré depuis la fin août. Le ministre de l’Education, Capitant, accepte de venir présider à titre symbolique le congrès le 13 août et y prononce un discours. Le 14 novembre, un protocole d’accord est passé entre l’UNEF qui a pu traversé les « années noires » en demeurant légale, et l’Union des étudiants patriotes, qui rassemble les organisations étudiantes résistantes venant de sortir de la clandestinité.

A l’issue de ce congrès, un nouveau bureau est désigné. Emmanuel Villedieu, Président ;Louis Laisney Secrétaire Général (note Morder )  ;VP Pierre Rostini (ancien commissaire aux comptes) (note Morder )  ;VP Jean Jourdain (Lille) ;VP Robert Croué (Paris) ;Edouard Danty-Luc, Trésorier, remplacé en janvier 1945 par Philippe Farinaud (Bordeaux) : Danty-Luc a été mobilisé. VP féminine, Melle Weber (Strasbourg) en remplacement de Melle de la Baume (Grenoble) ;Trois postes de Commissaire aux comptes :H. Vermelin (Limoges) ;Charles Orsoni (Marseille) ;J. M. Leblond (Grenoble).

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1954-2014/2021 : étudiants et guerre d’Algérie. Eléments

Photographie d’une manifestation contre la dissolution de l’UGEMA tirée du journal Clarté en mars 1958 (Cité des mémoires étudiantes, fonds documentaire)

Photographie d’une manifestation contre la dissolution de l’UGEMA tirée du journal Clarté en mars 1958 (Cité des mémoires étudiantes, fonds documentaire)

(mis à jour 23 janvier 2021) La date du 1er novembre 1954 est retenue comme celle du début de la guerre d’Algérie. Cette guerre va avoir des conséquences sur les mouvements étudiants en Algérie bien sûr, en France, dans les relations internationales étudiantes. Ce soixantième anniversaire est l’occasion pour le site du Germe de mettre à disposition dans ce dossier les liens vers les diverses recherches et publications réalisées par le Germe, mettre à jour une bibliographie sommaire, et rappeler le travail d’archives et de mise en valeur par la Cité des mémoires étudiantes avec l’exposition itinérante « mouvements étudiants et guerre d’Algérie » toujours disponible. Ci-après vous trouverez le lien vers le dossier des Cahiers du Germe n° 30 (2012), des notes de lecture et contributions, ainsi que des repères bibliographiques relatifs à des travaux de recherche et à des témoignages. Pendant toute une période, les travaux ont été étroitement nationaux, concernant soit le mouvement étudiant français, soit des travaux, plus rares, strictement algériens. De nouvelles possibilités s’ouvrent des deux côtés de la Méditerranée, et donc des coopérations, une approche comparative sont possibles. C’est une de nos ambitions que de progresser en la matière. Continue reading ‘1954-2014/2021 : étudiants et guerre d’Algérie. Eléments’

La thèse de troisième cycle en lettres et sciences humaines (1958-1984)

diplomeA côté du doctorat de 1808 (la fameuse « thèse d’Etat), le doctorat de troisième cycle est crée en 1954, en tant que « doctorat de spécialité » (doctorat de 3ème cycle) dans les facultés de sciences, puis dans les facultés de lettres en 1958 et enfin dans les facultés de droit et sciences économiques en 1963.

En lettres et sciences humaines.

C’est le décret du 19 avril 1958,  (Journal officiel du 26 avril 1958, p 4061)  modifié le 7 décembre 1964 qui dispose que « les conférences et travaux pratiques destinés à donner aux étudiants des connaissances approfondies dans une spécialité et à la former au maniement des méthodes de recherche sont aménagés en un troisième cycle d’enseignement qui prolonge le cycle préparant au certificat d’études littéraires générales et le cycle préparant à la licence. »

L’accès y est subordonné à la détention de la licence ès lettres – elle est au niveau « bac+3 », la maîtrise n’existe pas avant 1966. La durée du troisième cycle est d’au moins deux années. Les étudiants de troisième cycle doivent participer aux activités d’un groupe de travail placé sous le contrôle d’un directeur de recherches. Pour s’inscrire en deuxième année, l’étudiant doit soumettre à son directeur de recherche ainsi qu’à un autre directeur désigné par le doyen un rapport sur le travail accompli au cours de la première année et faire preuve, dans une interrogation orale et des exercices pratiques, d’une initiation suffisante aux techniques de recherche propres à la spécialité qu’il a choisie. Le DES (diplôme d’études supérieures) de lettres peut dispenser de la première année et du premier examen. Continue reading ‘La thèse de troisième cycle en lettres et sciences humaines (1958-1984)’

lecture : Danielle Tartakowsky, Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours

D. Tartakowsky Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours, Paris, La Découverte, 2013, 221 p., 18 Euros.

Spécialiste des manifestations de rue, Danielle Tartakowsky revisite ici le rapport des droites à la rue. L’occasion en a été bien sûr fournie par la « Manif pour tous » de 2013. D. Tartakowsky montre que la droite a longtemps été prédominante dans les manifestations de rue depuis que celles-ci se sont institutionnalisées dans les années 1880. Puis l’opprobre jetée sur le 6 février 1934 vu comme une tentative de coup de force fasciste, a freiné les ardeurs et fait perdre à la droite la mémoire de ses traditions manifestantes. Au moins jusqu’à la grande manifestation gaulliste du 30 mai 1968 de la place de la Concorde à celle de l’Etoile. Depuis, la défense de l’école privée a suscité en 1984 Continue reading ‘lecture : Danielle Tartakowsky, Les droites et la rue, histoire d’une Ambivalence de 1880 à nos jours’

lecture: Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944

Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944, Paris, L’Harmattan, 2011, 275 p .

« La Sorbonne en guerre, 1940-1944 », tel est le titre donné à un journal posthume écrit par un professeur de la Sorbonne. Il s’agit de notes personnelles au fil des jours, reprises et rédigées en 1946, peu avant sa mort par Georges Mathieu, professeur d’éloquence grecque à la Sorbonne, découvertes et publiées par son fils. On n’y trouve ni révélations ni hauts faits, d’autant que l’auteur, de santé fragile, n’est en contact qu’avec un petit groupe d’étudiants hellénistes, se tient sur la réserve et n’est pas au centre des relations entre professeurs. On y lit pourtant la réouverture précoce de la Sorbonne dès juillet 1940 Continue reading ‘lecture: Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre, 1940-1944’

Régime et mutualisme étudiants en débats : la LMDE mise sous administration

DevaudMNEF
30ème congrès de la MNEF, 1985, au micro Mme Devaud, à gauche de la photo Marc Rosenblat (président de l’UNEF ID), à droite Jean-Michel Grosz (président de la MNEF).

La LMDE a été placée sous administration provisoire par décision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), Cette décision fait réagir, outre la LMDE, première intéresée, également la SMEREP qui « demande des axplications ».

Cette décision intervient près de deux années après la relance du débat sur le régime de sécurité sociale étudiant et sa gestion à l’automne  2012, avec notamment trois rapports successifs, issus de l’UFC-Que Choisir ?,  du Sénat et de la Cour des comptes. Au-delà des  positionnements conjoncturels (voir ci-après un résumé des prises de position des principales organisations étudiantes) il est nécessaire de revenir sur des éléments historiques et sociologiques, d’autant que  la crise du mutualisme étudiant est « un révélateur des difficultés de l’économie sociale ».  La connaissance de tous ces éléments est d’autant plus nécessaire que les pouvoirs publics entendent prendre des mesures  dans les mois qui viennent. Il serait temps pour ce faire que les Archives de la MNEF détenues par l’administrateur judiciaire alors que les procédures judiciaires sont achevées, soient restituées à la Nation, à la recherche, à la société.

Du côté des organisations étudiantes. La FAGE, qui proposait en 2013 une défense du principe d’un  régime étudiant (voir Lettre ouverte) a pris position en 2014 pour un « choc de simplification » pour « Permettre aux étudiants d’être gérés par le régime général donc directement par l’assurance maladie, sans passer par les mutuelles étudiantes ». Pour l’UNI MET, « ce n’est pas le régime étudiant qui est mis en cause mais bien la LMDE » (voir lettre de réponse de février 2013). Pour PDE, « plutôt que de stigmatiser le régime étudiant » dans son texte il faut soutenir « de façon pragmatique un système régional ». Mais il est vrai que ces prises de position datent de février 2013, et n’ont pas été réactualisées. Pour Solidaires étudiants « Bien que ne partageant pas toutes les positions politiques de l’UFC Que Choisir et surtout de la FAGE, qui a soutenu les précédentes réformes universitaires, Solidaires Etudiant-e-s ne peut que constater une certaine convergence entre nos organisations sur la question de la sécurité sociale étudiante » et prend position pour une « intégration au régime général ». L’UNEF a confirmé son positionnement pour le maintien, avec les transformations, du régime étudiant et soutient activement la LMDE ; Elle a ténu  avec un projet de « feuille de route »  des « Etats généraux de la santé et de la protection sociale des jeunes » fin janvier, en sont issus un appel et une pétition. .

23 mai :  les « anciens » en débat. L’Association des anciens de l’UNEF, dont certains des plus anciens sont des fondateurs du régime étudiant de 1948,  ont organise un dîner débat le 23 mai sur les « fondements, enjeux et actualité » en présence de deux anciens présidents de la MNEF et de l’actuelle présidente de la LMDE du régime étudiant , confrontant les expériences et points de vue d’anciens responsables et de militants actuels. (programme et renseignements).

Pour aller plus loin, notre dossier MNEF

3 au 5 juillet, colloque international : Mouvements étudiants en Afrique francophone

feanfUniversité Paris 1 Pantheon Sorbonne– le jeudi 3 juillet, 9, rue Malher 75004 , amphithéâtre Dupuis

– les vendredi 4 et samedi 5 juillet, 12 place du Panthéon 75005, salle du conseil.

Le programme complet.

(Voir l’appel à contributions initial)

PROGRAMME : Continue reading ‘3 au 5 juillet, colloque international : Mouvements étudiants en Afrique francophone’

Séminaire international /workshop « Citoyennetés et mouvements étudiants : Amériques et Europe(s) », 30 juin – 2 juillet 2014

Centre d’histoire sociale XXe s. (Paris 1/CNRS) – Cité des mémoires étudiantes, en partenariat avec : Archives nationales – GERME – Centre de recherches historiques (Paris 8)

Paris, Pierrefitte-sur-Seine, Saint-Denis

Dans le cadre du programme de recherche sur les citoyennetés étudiantes (de 1968 à nos jours) que la Cité des mémoires étudiantes et le CHS du XXe siècle développent, avec le concours du GERME et du CESSP de Paris 1, avec le soutien financier de la région Ile-de-France (programmes PICRI), ces journées visent à développer les comparaisons internationales sur ces problématiques et ces périodes, notamment avec l’Italie, le Portugal, la Belgique, l’Espagne, mais aussi le Brésil, les Etats-Unis… Le poids des « années 68 » est-il le même ? A une démocratie représentative et/ou « structurelle », se substitue-t-il partout (ou co-existe ou perdure de manière minoritaire), une démocratie étudiante plus informelle, plus « directe » ? Cette première exploration des configurations américaines et européennes ne se veut surtout pas exclusive (encore moins excluante) : nous comptons bien pouvoir mener ces comparaisons avec les autres continents, notamment avec les Afriques, et nous partagerons certaines problématiques avec le  colloque « Mouvements étudiants en Afrique », qui se tiendra juste après (3-5 juillet 2014).

Voici le programme : Continue reading ‘Séminaire international /workshop « Citoyennetés et mouvements étudiants : Amériques et Europe(s) », 30 juin – 2 juillet 2014’

23-27 juin, Université d’été jeunes chercheurs: « Liberté académique ou insolence estudiantine ?»

liberte academique« Liberté académique ou insolence estudiantine ?»Identité étudiante, contestation universitaire et disciplinarisation par les autorités du Moyen-Age à nos jours.

L’institut historique allemand à Paris ( http://www.dhi-paris.fr ) organise en coopération avec Marian Füssel (université de Göttingen) et Jean-Luc Le Cam (université de Brest) le 22.-27. juin 2014 à Paris une université d’été pour jeunes chercheurs portant sur l’histoire des universités.

Comme le titre « Liberté académique ou insolence estudiantine ?» l’indique, il s’agit de mettre en lumière les conflits entre étudiants et autorités à travers les différentes époques, mais aussi de faire un bilan de l’état actuel de la recherche sur l’histoire des universités et collèges en France et en Allemagne en général. Plusieurs experts d’époques différentes ont déjà confirmé leur participation, parmi eux Jacques Verger, Martin Kintzinger, Boris Noguès, Jean-François Condette, Pierre Monnet et Jürgen Stichweh.

Avec le soutien financier de l’université franco-allemand, l’IHAP prendra en charge les frais de voyage et peut fournir un logement à Paris pour les participant(e)s. Voir le programme, et l’affiche de l’événement. A signaler l’intervention de notre ami Jean-Philippe Legois le 26 juin après-midi « l’historiographie française de l’époque contemporaine sur les mouvements étudiants »  (Pour mémoire l’appel aux candidatures).